France

Fédération de patinage : la justice saisie à la suite d’un rapport accablant sur la gestion de Didier Gailhaguet

© Sebadelha Julie/ABACA

La gestion pendant la présidence de Didier Gailhaguet a fait tiquer les inspecteurs de l’IGESR. "Plusieurs faits sont susceptibles de recevoir une qualification pénale", notent-ils.

Le constat est atterrant. Selon Le Parisien, l’inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR) n’a pas ménagé sa peine pour faire le point sur la mandature de Didier Gailhaguet, poussé à la démission de la présidence de la Fédération française des sports de glace (FFSG) à la suite de scandales sexuels dans le patinage. Cette mission avait été lancée le 6 octobre 2022 par la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra.

Premier constat : l’élection de la nouvelle présidente, Gwenaëlle Noury, s’est jouée en eaux troubles. "L’élection de la nouvelle présidente a été influencée, l’intéressée ayant été invitée à se présenter contre Mme Péchalat (présidente entre mars 2020 et juin 2022)", précise le rapport, qui note que cette démarche "visait clairement à permettre de reprendre la maîtrise de la gouvernance fédérale par dirigeants interposés". L’ombre de Didier Gailhaguet plane donc.

Une fois Gwenaëlle Noury élue, un jeu d’influence a continué à se jouer : l’ancien président "a sollicité un statut de consultant auprès de la FFSG" et demandé "un contrat signé dans un premier temps à l’automne 2022, sans vote du bureau exécutif ni du conseil fédéral". Le Parisien note également que Didier Gailhaguet aurait bénéficié d’une accréditation en tant que représentant de la FFSG, en décembre 2022, pour le Grand Prix de Turin, une compétition internationale de patinage. Puis les liens ont fini par se rompre sur la question d’un statut de représentation à l’international.

Menaces et tentatives d’intimidations

Il a été difficile pour les enquêteurs d’effectuer leur travail : certaines archives antérieures à 2020 (contrats de travail, factures de fournisseurs, etc.) ont disparu. Le rapport relate même un témoignage faisant état de salariés fédéraux détruisant des documents à l’aide d’une broyeuse. Ambiance. De fait, selon les inspecteurs, "plusieurs faits relevant de la gestion antérieure à février 2020 sont susceptibles de recevoir une qualification pénale". Un signalement aux autorités judiciaires a d’ailleurs été effectué.

Pêle-mêle, le rapport cite l’utilisation de la carte bancaire de la fédération "pour des dépenses inappropriées et parfois sans justificatifs" ou encore l’absence de transparence dans la gestion de certains contrats de prestations de services et de conseils. Le dossier de la patinoire mobile questionne également, avec un appel d’offre sans assistance à maîtrise d’ouvrage, ou encore le fait qu’il n’y avait qu’une seule offre. De quoi dénoter une gestion opaque… qui aurait même viré à la barbouzerie avec, récemment, "des menaces et tentatives d’intimidations des dirigeants actuels".

publié le 3 juin à 10h40, Orange avec 6Medias

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