France

Estelle Mouzin, le petit Grégory… En mettant en scène des enfants disparus, l’IA suscite le malaise

Dans de courtes vidéos fictives, des enfants comme Estelle Mouzin ou le petit Grégory racontent leur propre disparition sur TikTok. Les familles dénoncent des vidéos "odieuses et inquiétantes".

Les dérives de l’intelligence artificielle font souvent froid dans le dos. Nouvel exemple ces dernières semaines. Des enfants dont la disparition a fait couler beaucoup d’encre réapparaissent dans des vidéos TikTok, animés par l’intelligence artificielle. Gregory Villemin, Estelle Mouzin ou encore Maddie McCann… ces enfants racontent face caméra, "leur histoire", comme le rapportent Le Parisien et BFMTV.

La vidéo sur Estelle Mouzin cumule près d'un million de vues. Ces contenus sont appréciés des internautes donc, mais beaucoup moins des familles. "Je n'ai pas envie de commenter ce genre de vidéos, si on peut appeler ça une vidéo, car ce serait apporter du crédit à quelque chose qui n'inspire que du mépris et du dégoût", a indiqué à BFMTV le père d'Estelle Mouzin. Sa fille a disparu le 9 janvier 2003 à Guermantes, en Seine-et-Marne. Michel Fourniret a depuis reconnu le meurtre.

“C’est un manque absolu d’humanité”

"Ne pas respecter des enfants morts dans des circonstances affreuses et infliger ces vidéos aux parents, aux familles, aux proches, c'est un manque absolu d'humanité", dénonce-t-il. Son avocat, Me Didier Seban, va demander aux plateformes le retrait de ces vidéos "odieuses et inquiétantes", au nom du respect de la dignité due aux morts.

Un des comptes concernés a accepté de répondre à BFMTV. "J’ai créé ce compte tout simplement parce que je voulais tester la puissance des IA", a-t-il expliqué. "Je ne me concentre pas spécialement sur des personnes décédées, j’essaye de trouver des histoires atypiques, des histoires qui ont marqué la France des personnages emblématiques."

Le réseau social a décidé d’interdire mardi 25 avril le contenu créé par intelligence artificielle. TikTok fait une exception pour les contenus représentants des "personnalités publiques ayant un rôle public important". Ces derniers pourront toujours être publiés, sauf si "le contenu est utilisé à des fins de promotion ou enfreint toute autre politique", tels que les discours haineux, à caractère sexuel ou de harcèlement.

publié le 29 avril à 12h30, Orange avec 6Medias

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