France

Effondrements mortels de la rue d'Aubagne à Marseille: douze nouveaux prévenus au procès

  • Des pompiers inspectent un immeuble de la rue d'Aubagne, après l'effondrement de deux immeubles plus tôt dans la semaine, le 8 novembre 2018 à Marseille
    ©GERARD JULIEN, AFP - Des pompiers inspectent un immeuble de la rue d'Aubagne, après l'effondrement de deux immeubles plus tôt dans la semaine, le 8 novembre 2018 à Marseille
  • Des pompiers inspectent un immeuble de la rue d'Aubagne, après l'effondrement de deux immeubles plus tôt dans la semaine, le 8 novembre 2018 à Marseille
    ©GERARD JULIEN, AFP - Le site où deux immeubles se sont effondrés en 2018, rue d'Aubagne à Marseille, le 16 octobre 2019

Le nombre de prévenus jugés en novembre pour leur éventuelle responsabilité dans l'effondrement mortel de deux immeubles en novembre 2018 rue d'Aubagne, au coeur de Marseille, a quadruplé vendredi à la suite de citations directes demandées par les parties civiles lors d'une audience de procédure.

Le 17 avril, les juges d'instruction avaient ordonné le renvoi de quatre personnes devant le tribunal correctionnel de Marseille: Julien Ruas, ancien adjoint de l'ex-maire LR Jean-Claude Gaudin chargé de la police des immeubles en péril; Richard Carta, architecte-expert désigné par le tribunal administratif dans une procédure de péril grave et imminent; et deux personnes morales, la société d'économie mixte Marseille Habitat, propriétaire de l'immeuble inoccupé du 63 rue d'Aubagne, et le cabinet de syndic Liautard, gestionnaire du 65.

Les deux immeubles s'étaient effondrés en même temps, provoquant la mort de huit habitants du 65.

Mais ces quatre prévenus, poursuivis pour homicides involontaires et blessures involontaires, ne seront pas les seuls au procès, du 7 novembre au 18 décembre.

Vendredi, le tribunal correctionnel de Marseille a en effet enregistré les citations directes délivrées aux propriétaires de quatre des dix logements du 65, soit sept personnes physiques et deux sociétés, qui auront à répondre d'homicide involontaire aggravé et de mise en danger et de soumission de personnes vulnérables à des conditions d'hébergement incompatibles avec la dignité humaine.

Parmi ces propriétaires attraits devant le tribunal par cette initiative assez inédite des parties civiles: Xavier Cachard, ex-vice président LR du conseil régional Provence-Alpes-Côte-d'Azur, qui possédait un appartement dans l'immeuble et était l'avocat du cabinet Liautard.

"C'était totalement insatisfaisant de ne pas avoir les propriétaires dans un tel procès", selon Me Philippe Vouland, défenseur des enfants de la mère de famille tuée dans l'effondrement alors qu'elle venait de rentrer de l'école où elle avait accompagné son plus jeune fils.

Trois autres citations directes visent les représentants des deux personnes morales déjà renvoyées: Christian Gil, ex-directeur général de Marseille Habitat, son délégué Christian Coulange et Jean-François Valentin, gestionnaire du 65 pour le syndic Liautard.

A l'issue de l'audience vendredi, l'autre surprise est venue de la demande de la ville de Marseille de se constituer partie civile au procès, "ne serait-ce que pour répondre aux questions qui pourraient se poser", a indiqué l'un de ses avocats, Me Grégoire Ladouari. Le débat sur la recevabilité de cette constitution de partie civile rejetée lors de l'instruction a été renvoyé au 20 septembre lors d'une nouvelle audience de mise en état du dossier.

Indicateur de la charge émotive qu'auront les audiences, le président du tribunal Pascal Gand a sollicité vendredi des avocats des parties civiles des photos des huit victimes, "afin qu'elles ne soient pas juste un numéro dans la procédure".

publié le 21 juin à 17h35, AFP

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