Economie : les défaillances d'entreprises au plus haut en 2024, du pessimisme pour 2025
© Ruaud/ANDBZ/ABACA - Les entreprises au plus mal
Alors que les entreprises françaises connaissent de grandes difficultés dans de nombreux secteurs en 2024, l’année 2025 s’annonce encore plus complexe.
Quelque 66 422 entreprises françaises ont fermé boutique en 2024 selon un rapport dressé, mercredi 8 janvier, par des économistes du groupe bancaire BPCE, un groupe composé des Banques Populaires et des Caisses d’Epargne. Une hausse considérable si l'on compare avec l’année 2019 (+28 %). "2024 est la pire année que l’on ait connue depuis 2010, en termes de défaillances d’entreprises", résume Alain Tourdjman, le directeur des études économiques du groupe, dans Les Echos.
Parmi les secteurs touchés, l’immobilier et la construction arrivent en haut de ce triste classement avec plus de 17 000 entreprises concernées, soit une hausse de 38 % par rapport à 2019. Les agences immobilières suivent derrière et sont en grand danger (+225 %). L’agriculture, l’informatique, le transport routier, les taxis et VTC rencontrent, eux aussi, des difficultés. Alain Tourdjman ajoute que "ce qui est grave, c’est le fait que ces défaillances se soient beaucoup concentrées sur les PME et ETI."
Pire en 2025 ?
Si l’année 2024 fut sombre pour les entreprises, les experts sont encore plus pessimistes pour 2025. 68 000 affaires pourraient être fermées, “soit un plus haut historique.” Si 260 000 emplois ont été touchés en 2024, 240 000 sont menacés pour 2025. Plusieurs facteurs expliquent cette méfiance des économistes.
Parmi eux, il y a le manque de dynamisme concernant les investissements des ménages français et des entreprises. Et l’instabilité politique actuelle comme l’explique Alain Tourdjman : “Plus de la moitié des TPE-PME estiment que l’incertitude politique a un impact fort sur leur activité économique, avec un effet majeur sur les projets d’investissement et d’embauche.” Une situation qui ne risque pas de s’arranger au vu des dissidences entre les partis politiques.
publié le 9 janvier à 11h25, Sébastien Salpietro, 6Medias