France

Attentats de 2015: dix ans après, "longue vie à Charlie Hebdo, longue vie aux juifs de France!"

  • Des portraits des victimes de l'attaque de l'Hyper Cacher lors de la cérémonie d'hommage le 9 janvier 2025 à Paris
    ©STEPHANE DE SAKUTIN, AFP - Des portraits des victimes de l'attaque de l'Hyper Cacher lors de la cérémonie d'hommage le 9 janvier 2025 à Paris
  • Des portraits des victimes de l'attaque de l'Hyper Cacher lors de la cérémonie d'hommage le 9 janvier 2025 à Paris
    ©STEPHANE DE SAKUTIN, AFP - Yonathan Arfi, au centre, aux côtés du grand rabbin de France Haïm Korsia, devant l'Hyper Cacher le 9 janvier 2025
  • Des portraits des victimes de l'attaque de l'Hyper Cacher lors de la cérémonie d'hommage le 9 janvier 2025 à Paris
    ©STEPHANE DE SAKUTIN, AFP - Des participants à la cérémonie d'hommage aux victimes de l'attaque de l'Hyper Cacher, à Paris le 9 janvier 2025

Le recueillement puis l'affirmation républicaine: dix ans après les attaques jihadistes de janvier 2015, une cérémonie d'hommage a eu lieu jeudi à Paris devant l'Hyper Cacher de la Porte de Vincennes, avant une soirée organisée conjointement par le Crif et Charlie Hebdo.

"Longue vie à Charlie Hebdo, longue vie aux juifs de France et surtout longue vie à la République!", a lancé Yonathan Arfi, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France, lors de cette soirée organisée à la Maison de la Mutualité, à laquelle 1.500 personnes s'étaient inscrites.

Le rendez-vous se voulait un "hommage aux victimes" des attaques jihadistes qui ont fait 17 morts en janvier 2015, mais aussi "un temps de débat pour la République" et "l'affirmation d'une promesse collective de retrouver l'esprit de combat et de fraternité du 11 janvier", date des grandes manifestations qui avaient rassemblé 4 millions de personnes après ces attentats.

Charlie Hebdo et les juifs de France ont été "unis par les liens du sang" après ces attaques, a rappelé M. Arfi, dans un discours où il a aussi taclé "le populisme outrancier d'extrême gauche".

Le dessinateur Riss, directeur de Charlie Hebdo, avait ouvert la soirée en soulignant que "les attentats des 7, 8 et 9 janvier 2015 ne faisaient qu'un" et que "l'unité était la meilleure réponse à opposer aux terroristes".

Face à ceux qui verraient dans le conflit entre Israël et le Hamas "une occasion rêvée de fracturer la société française", il a lancé: "Cette soirée est là pour leur répondre qu'ils ont tort".

- "Indifférence" -

"Dix ans après, Charlie Hebdo est toujours là" et "il est possible de tenir en échec le terrorisme et le totalitarisme", a-t-il lancé, très applaudi.

Plusieurs table rondes ont suivi, sur la liberté d'expression, l'antisémitisme ou encore la République, avec notamment l'humoriste Sophia Aram et l'essayiste Caroline Fourest, également très applaudies.

Parmi les autres invités figuraient l'ancien président François Hollande, les ministres Manuel Valls, Aurore Bergé et Astrid Panosyan-Bouvet ainsi que la maire de Paris Anne Hidalgo, dont le nom a suscité quelques sifflets suivis d'applaudissements.

La journée avait commencé par une cérémonie organisée à midi par le Crif devant l'Hyper Cacher de la Porte de Vincennes où quatre personnes avaient été assassinées en 2015.

Environ 200 personnes - officiels, religieux et proches des victimes, mais aussi des riverains et des élèves d'une école juive voisine - étaient présentes pour cet hommage placé sous haute surveillance policière et empreint d'un grand recueillement.

"Très peu gens prennent la mesure de ce qu’on a vécu, ça a été dur", a raconté à l'AFP Brigitte Djien, 69 ans, selon qui "dès que ça touche à la communauté juive, il y a une sorte d’indifférence".

- "Cause nationale" -

Dix bougies ont été allumées à la mémoire des personnes tuées lors des attaques de janvier 2015, des professeurs Samuel Paty et Dominique Bernard, des victimes de l'antisémitisme et du terrorisme, ainsi que des otages et victimes des attaques du Hamas en Israël le 7 octobre 2023.

Les ministres Bruno Retailleau et Manuel Valls étaient présents, ainsi que le président du Sénat Gérard Larcher, Anne Hidalgo et la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse.

Le 9 janvier 2015, quatre clients de la supérette Hyper Cacher, Yohan Cohen, Yoav Hattab, Philippe Braham et François-Michel Saada, avaient été tués lors d'une prise d'otages menée par le jihadiste Amédy Coulibaly, qui avait été abattu lors d'un assaut des forces de l'ordre.

"On est dix ans plus tard et on sent un malaise, une solitude dans la communauté juive à cause de cet antisémitisme qui ne faiblit pas", a affirmé à des journalistes Élie Korchia, président du Consistoire central. "La lutte contre l'antisémitisme doit être une cause nationale" a-t-il ajouté.

"On ne laisse rien passer", a assuré à des journalistes le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau.

Il a fustigé "un antisémitisme qui a deux visages", celui "de l'islamisme" mais aussi "un autre visage de celles et de ceux, parfois élus de la République, qui instrumentalisent le drame palestinien à des fins politiciennes", une allusion à LFI.

publié le 9 janvier à 22h31, AFP

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