France

Écartée des Restos du Cœur après avoir confié voter pour le RN, Colombe est finalement réintégrée

Elle avait été rappelée à son "devoir de neutralité" par les Restos du Cœur pour avoir revendiqué son vote pour le Rassemblement national. Colombe, la sexagénaire évincée de l’association, avait demandé à redevenir bénévole dans un courrier de son avocat, transmis ce lundi 6 mai à TF1 Info. Les Restos du Cœur ont accepté de la réintégrer et ont mis les choses au clair dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux ce lundi.

Sa prise de parole avait fait réagir, notamment sur les bancs de la gauche. Colombe, électrice du RN et bénévole aux Restos du Cœur, a été écartée de l’association pour avoir exprimé, la semaine dernière au micro de TF1, en marge d’un meeting de Jordan Bardella à Perpignan, son "mal-être", confiant sa détermination à voter pour le Rassemblement national depuis plusieurs années. Une affirmation de ses convictions politiques qui lui avait valu d’être évincée de son activité aux Restos, comme l’ont révélé, samedi 4 mai, nos confrères du Figaro. La sexagénaire ne compte pas en rester là, avait-on appris ce lundi 6 mai sur le site de TF1 Info, qui relayait sa demande d’être réintégrée aux bénévoles de l’association. Dans un communiqué diffusé sur X (anciennement Twitter), l'association a réagi plus tard dans la journée. Les Restos du Cœur "ont entendu le désarroi de Colombe, son appel d'aujourd'hui et ont accepté de la réintégrer au sein des équipes du département, dès lors qu'elle confirme son adhésion à notre charte", ont-ils annoncé. L'association a d'ailleurs rectifié qu'"aucune procédure d'exclusion n'a été engagée" mais Colombe se serait "sentie poussée à démissionner".

Colombe ne veut pas devenir "un symbole politique"

Plus tôt ce lundi, l'avocat de Colombe s’était exprimé dans un communiqué transmis à la chaîne d’informations : "Colombe, qui a eu la pudeur de ne pas évoquer l'ensemble de ses difficultés, exprime aujourd'hui le souhait de poursuivre son activité associative et de ne pas devenir un symbole politique", pouvait-on lire dans cette déclaration, qui soulignait également que l’ex-bénévole "se défend d’avoir commis toute faute", puisqu’elle n’a "aucune activité politique active". Et l’avocat d’ajouter que sa cliente "n'a nullement dans ses propos associé l'image des Restos du Cœur aux positions ou à l'action du Rassemblement national".

Ce courrier intervenait à la suite de nombreuses réactions qu’avait suscitées le témoignage de Colombe le 1er mai, qui disait vivre du RSA et avoir du mal à payer ses factures. Devenue malgré elle le symbole d’une classe précaire oubliée, qui selon certains contribue à la montée en puissance du Rassemblement national, la sexagénaire avait ému jusque dans les rangs de La France insoumise, François Ruffin appelant à ne "pas mépriser toutes les Colombes du pays". Dans la matinale de BFMTV ce lundi matin, Marine Le Pen a souhaité adresser un message à Colombe, l'appelant à "tenir bon", et fustigeant la décision des Restos du Cœur, qui selon elle devraient "avoir honte de leur comportement".

publié le 6 mai à 20h20, Joanna Wadel, 6Medias

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