Eau : l'État va s'attaquer aux fuites, à l’origine d’énormes pertes en France

Tandis que la longue période de sécheresse se poursuit dans l’Hexagone, les fuites d’eau, responsables de la perte de millions de litres chaque année, sont au centre du "plan Eau" dévoilé par Emmanuel Macron, vendredi 31 mars.

Une période fructueuse pour les plombiers, beaucoup moins pour les agriculteurs, les restaurateurs et autres particuliers. Alors que la France est toujours en proie à une importante sécheresse, les problématiques autour de la consommation d’eau se poursuivent et se multiplient. Selon Emmanuel Macron, "un litre d'eau sur cinq est perdu en raison des fuites d’eau", rapporte France 3 Régions, vendredi 31 mars. Un constat alarmant, évoqué à l’occasion de la présentation du "plan Eau", dévoilé par le président de la République à Savines-le-Lac, dans les Hautes-Alpes. L’objectif à court terme, selon le communiqué de l’Élysée, est de "préparer l'été prochain et éviter au maximum les coupures d'eau potable", ainsi que de réaliser "10 % d’économie d’eau dans tous les secteurs".

Pour ce faire, le gouvernement va donc s’attaquer aux fuites, en déployant un important budget. "Dans de nombreux territoires, nous avons des réseaux d'eau qui connaissent des fuites très importantes. À l'échelle nationale, on a un litre sur cinq qui est perdu à cause des fuites, ce qui est inacceptable. […] C'est le but de la mobilisation de 180 millions d'euros qui sont d'ores et déjà actés, qui seront chaque année confirmés pour résorber nos fameux points noirs et permettre d’avancer", a ainsi déclaré le chef de l’État lors de sa présentation.

Des fuites dans les canalisations, des trous dans les caisses

Sans surprise, les zones rurales sont les plus durement touchées par les problèmes de fuites. Dans le village de Foufflin-Ricametz, situé à l’ouest d’Arras (Pas-de-Calais), 65 % de l'eau pompée dans la nappe phréatique, qui alimente les habitants de Foufflin-Ricametz mais également ceux de Ternas, est perdue à cause des fuites de canalisations, rapporte France Bleu. La faute à un réseau vieux de quatre-vingt-dix ans construit à l'époque par les habitants. Pour pallier le problème, Philippe De Plasse, maire de la commune, a lancé une vaste opération de remplacement des tuyaux, soit 800 mètres, pour un coût total de 400.000 euros, à moitié subventionnés, précise France Bleu. S’il a entrepris les démarches en 2020, les travaux n'ont commencé que récemment et devraient être terminés d’ici la fin de l’année.

À Durban-Corbière, dans l’Aude, la situation n’est guère plus joyeuse. Les fuites d’eau accompagnent le quotidien de la commune, au grand désarroi d’Alain Laborde, le maire. "Dans le vieux village, je comprends, car ce sont des canalisations en fonte, dont certaines ont une centaine d’années. Mais je ne m’explique pas comment c’est possible dans un lotissement construit il y a près de vingt ans", explique-t-il auprès de BFMTV. Résultat, des coupures d’eau sont à prévoir dans les jours à venir. Une situation qui handicape fortement les restaurateurs. "La machine à café ne fonctionne pas pendant les restrictions. La machine à glaçons non plus. On se débrouille pour la plonge en remplissant des bacs", indique l’un d’eux. En 2021, la venue de camions-citernes avait coûté 20.000 euros à la municipalité.