Colère des agriculteurs : les blocages maintenus après la réunion du FNSEA et des Jeunes Agriculteurs avec Gabriel Attal

Face aux mouvements de protestations des agriculteurs en France depuis plusieurs jours, Gabriel Attal a promis des "actes précis" dans la semaine. Mais, les blocages sont maintenus près de Toulouse et en Moselle.

Les blocages des agriculteurs sont maintenus après la réunion entre Gabriel Attal, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs à Matignon, lundi 22 janvier. Le gouvernement a promis des "actes précis" dans la semaine face à la colère des agriculteurs qui dénoncent leurs conditions de vie et réclament, entre autres, le rejet du Pacte vert européen. Lundi 22 janvier au soir, des Jeunes Agriculteurs de Moselle sont passés à l’action, tandis que près de Toulouse, l’A64 est toujours bloquée depuis le 18 janvier, rappelle BFMTV.

Comme le détaille France Bleu Lorraine Nord, 45 membres des Jeunes Agriculteurs de Moselle ont mené une action coup de poing, lundi soir. Ils ont démonté les barrières de péage de Saint-Avold sur l’autoroute A4 qui relie Reims à Strasbourg. L’autoroute est donc désormais gratuite pour les automobilistes dans les deux sens de circulation. Mardi 23 janvier, un nouveau blocage est prévu au Séquestre dans le Tarn, note France Bleu Occitanie. La rocade de Montauban est toujours embouteillée tout comme la N124. L’accès à la centrale nucléaire de Golfech dans le Tarn-et-Garonne est lui aussi toujours bloqué.

Des tracteurs bloquent l’autoroute A7 dans la Drôme dans les deux sens

Depuis le mardi 23 janvier à 4 heures du matin, l’autoroute A7 dans la Drôme est bloquée dans les deux sens de la circulation, annonce BFMTV. Dans un communiqué, le préfet de la Drôme indique qu’une "une trentaine de tracteurs avec des remorques contenant des bottes de paille et du lisier" bloque l’autoroute au niveau de Saint-Rambert-d’Albon.

Un feu déclenché sur l’A64 le 22 janvier au matin

Le mur de paille érigé par les manifestants mobilisés sur l’A64 près de Toulouse a pris feu lundi matin. Il avait été installé au début du blocage de l’autoroute jeudi 18 janvier. "Ce ne sont pas les agriculteurs qui ont mis le feu", affirme François, agriculteur au micro de BFMTV. "On est là pour revendiquer que le monde agricole va mal", et non pas brûler le mur sur lequel ils ont écrit leur revendication. Grâce à un camion rempli d’eau prévu en précaution, les agriculteurs ont pu contenir l’incendie avant que les pompiers n’arrivent.

Alors que le gouvernement craint des manifestations plus importantes, comme à l'époque des gilets jaunes, les agriculteurs martèlent depuis le début que leur mobilisation est pacifique. "On trouve ça anormal qu’un citoyen ou on ne sait trop puisse mettre le feu à une manifestation qui est pacifiste", a par ailleurs commenté François. Pour Jérôme Bayle, un des leaders du mouvement, l'incendie du mur de revendication des agriculteurs est "un acte criminel", confie-t-il à France Bleu Occitanie.

Gérald Darmanin refuse d'évacuer l'A64

Invité de France Inter lundi 22 janvier, Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA, a annoncé "qu'un certain nombre d'actions (allaient) être menées" ce lundi, mais aussi "toute la semaine et aussi longtemps qu'il sera nécessaire" pour faire entendre le "ras-le-bol" des agriculteurs. Depuis 6h ce lundi matin, les agriculteurs ont commencé à bloquer les trois accès permettant de se rendre dans la centrale nucléaire de Golfech, dans le Tarn-et-Garonne. Une cinquantaine de tracteurs sont présents sur place. Le giratoire de la route départementale 813 est notamment concerné. France Bleu Occitanie précise également que les nationales 124 et 125 sont aussi bloquées. Un autre blocage est en cours sur "l'A680 au niveau du rond-point de Verfeil". L'A9 et l'A20 sont également coupées, peut-on lire dans La Dépêche.

Gérald Darmanin a tenu une conférence de presse en début d'après-midi et a rejeté l'idée d'évacuer l'A64 bloquée depuis plusieurs jours : "Il n'est pas prévu d'évacuation par les forces de l'ordre (...) puisqu'il n'y a pas de dégradations sur ce site." Il a également apporté son soutien aux agriculteurs, qui "traverse un moment difficile dans leur vie professionnelle", les invitant toutefois à "respecter le bien commun", reconnaissant que c'était le cas jusqu'à présent.