France

Colère des agriculteurs : ces Français qui peinent à acheter des produits français

© ANDBZ/ABACA - Malgré le soutien des Français aux agriculteurs, de nombreuses personnes achètent des produits étrangers.

Si la très grande majorité de la population déclare soutenir le mouvement des agriculteurs, de nombreuses personnes choisissent des produits étrangers, moins onéreux.

L’appel est martelé à l’envi depuis le début des mobilisations. En l’espace d’une semaine, l’invitation à "consommer français" est observée avec acuité dans le champ politique et médiatique. De la présidente socialiste de la région Occitanie Carole Delga à la célèbre présentatrice Karine Le Marchand, nombre d’acteurs enjoignent les Français à privilégier les produits locaux, dans le sillage de la grogne des agriculteurs. Sauf que le message peine à se traduire par des actes à cause de l'inflation, a rapporté France 3 Régions.

Ce consommateur l'admet auprès de nos confrères : "On est attiré par le moins cher, et comme tout le monde, je ne vais pas vraiment vers les produits français." Une mère de famille a également indiqué faire ses achats “en fonction de (son) budget" : "Le reste du temps, j’essaie de prendre au moins des produits européens, d’Espagne notamment."

Pourtant, l’opinion soutient très majoritairement les revendications des éleveurs. Selon un sondage dévoilé mardi 23 janvier par l’institut Yougov et C’est qui le Patron, 78 % des Français se disaient prêts à assister le secteur agricole. Mais les déclarations se heurtent à une réalité économique délicate, marquée par une forte inflation. Un facteur qui n’incite pas à acheter des produits « français », qui s’avèrent plus chers que les produits étrangers.

Une "surtransposition" de normes critiquée

À cet élément, s’ajoute une défiance envers les marques et les publicitaires, accusés de dissimuler la réelle provenance des produits et d’utiliser le drapeau tricolore pour augmenter les prix. De ce fait, seuls 6 % des personnes sondées se disaient faire "tout à fait confiance aux marques pour bien rémunérer les producteurs".

Alors que les normes françaises peuvent parfois se révéler plus strictes que celles appliquées dans le marché commun européen, la FNSEA, premier syndicat agricole, et les Jeunes agriculteurs réclament un arrêt des "surtranspositions" qui affectent les produits locaux. En revanche, la Confédération paysanne, troisième syndicat du secteur, se distingue des deux organisations en alertant sur "le mirage de la suppression des normes", a relaté BFMTV. Le Premier ministre Gabriel Attal devait annoncer des mesures vendredi après-midi.

publié le 26 janvier à 16h40, Antoine Grotteria, 6Medias

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