Bouches-du-Rhône : le calvaire de cette septuagénaire, gravement malade, sans médecin
© Capture d'écran RMC - Une femme de 74 ans, prénommée Arlette, ne possède plus de médecin depuis juillet dernier
Atteinte de plusieurs cancers, cette femme de 74 ans ne reçoit plus de médecin à son domicile depuis juillet dernier, a rapporté RMC. Un phénomène qui s’est amplifié depuis plusieurs années.
Placée sous assistance respiratoire et alitée, Arlette ne dispose plus de médecin. À 74 ans, cette femme résidant à Châteauneuf-les-Martigues, près de Marseille (Bouches-du-Rhône), est affectée par plusieurs cancers, conjugués à une insuffisance respiratoire. Dépossédée d’un professionnel de santé depuis la retraite de son médecin traitant, en juillet dernier, elle a lancé un appel à l'aide sur RMC ce lundi 4 septembre.
« C’est très difficile de trouver un médecin qui se déplace à la maison, a-t-elle concédé. Je fais de nombreux malaises. Il me faut un médecin qui me suive régulièrement. Je suis complètement perdue ». La septuagénaire a cependant pu déposer un dossier auprès de la sécurité sociale afin de s’attacher les services d’un médecin à domicile. « J’espère de tout mon cœur que quelqu’un m’entendra », a-t-elle lancé. Comme elle, de nombreuses personnes âgées, en incapacité de se déplacer, sont confrontées à une baisse drastique du nombre de médecins à domicile.
Manque d’attractivité financière
Depuis le début des années 2000, l’Assurance-maladie rapporte des indicateurs alarmants. En 2001, 65 millions de consultations à domicile avaient été enregistrées. Près de vingt ans plus tard, le chiffre est près de quatre fois inférieur (19 millions), relayait le site spécialisé Le Quotidien du médecin en 2020. En parallèle, la demande de soins explose en raison du vieillissement de la population. Selon l’Insee, 20 % des Français ont plus de 65 ans. Un taux accru de 4 points en vingt ans.
L’une des explications avancées par les syndicats est le manque d’intérêt financier. Depuis quinze ans, la rémunération d’une visite à domicile reste la même. L’indemnité de déplacement est fixée à 10 euros, alors que le tarif de la consultation s’élève à 35 euros. Interrogé par Franceinfo en mars dernier, le secrétaire général de SOS Médecins France, Serge Smadja, avait résumé l’état d’esprit des « médecins » : « (Ils) vont préférer faire de la téléconsultation plutôt que se déplacer jour et nuit, 24 heures sur 24, grimper les étages. »
publié le 6 septembre à 12h00, Antoine Grotteria avec 6Medias