Attentat à Arras : Manuel Valls se défend de l’annulation de l’expulsion de la famille de l’assaillant
© Gregoire Elodie/ABACA
La famille de l’assaillant d’Arras était sur le point d’être expulsée en 2014. La procédure avait été annulée après une décision du ministère de l’Intérieur, alors dirigé par Manuel Valls. L’ancien député justifie ce choix.
Selon un document du ministère de l’Intérieur, c’est le cabinet de Manuel Valls qui avait décidé, en 2014, d’annuler la mesure de rétention dont faisait l’objet la famille de Mohammed Mogouchkov, l’assaillant qui a tué un professeur à Arras (Pas-de-Calais) vendredi 13 octobre, rapporte Europe 1. La procédure d’expulsion avait ainsi été annulée. L’ancien locataire de la Place Beauvau s’en est défendu, ce samedi 14 octobre.
"À l’époque, la famille est sans signalement particulier et ne représente aucun danger de trouble à l’ordre public", a-t-il expliqué, en rappelant que cette décision avait été prise dans le cadre de sa circulaire, rapporte BFMTV. La famille était en effet en France depuis plus de cinq ans, quatre des enfants étaient scolarisés sur le territoire et les parents venaient d’accueillir un bébé.
Des associations s’étaient mobilisées contre l’expulsion
La famille Mogouchkov, d’origine ingouche, est arrivée en France en 2008. Installée dans la banlieue de Rennes (Ille-et-Vilaine), elle se voit refuser sa demande de droit d’asile en 2013. Les parents et les cinq enfants sont alors placés en centre de rétention en vue de leur expulsion. La procédure avait beaucoup fait parler avec de nombreuses associations qui s’étaient mobilisées pour empêcher cet éloignement. Devant l’ampleur de la mobilisation, le cabinet de Manuel Valls avait pris la décision d’annuler la rétention, annulant, de fait, l’expulsion de la famille.
À sa majorité en 2021, Mohamed Mogouchkov avait fait une demande de droit d’asile, elle a été jugée irrecevable, de même que son recours devant la Cour nationale du droit d’asile. Malgré cela, il ne pouvait pas être expulsé, car il est arrivé sur le territoire français avant ses 13 ans.
publié le 15 octobre à 11h38, Lilian Moy, 6Medias