« On était victimes, on est devenus coupable » : la mère de l'ado qui s'est suicidé à Poissy revient sur le drame
© Google Street View - L'établissement dans lequel Nicolas a été victime de harcèlement.
Son fils s'était suicidé le 5 septembre par pendaison, victime de harcèlement. Dans un entretien à nos confrères du Journal du dimanche, sa mère est revenue sur ce terrible drame. "On était victimes, on est devenus coupable", estime-t-elle.
Un peu plus de dix jours après la mort de son fils, la mère de Nicolas, Béatrice Le Blay, s'est confiée dans les colonnes de nos confrères du Journal du dimanche, dimanche 17 septembre. Nicolas avait été retrouvé pendu à une taie de traversin, le 5 septembre dernier, victime de harcèlement de la part de deux camarades de classe, lui, qui ne supportait pas "l'injustice". Pourtant averti sur ces agissements, le proviseur du lycée, lui, n'a semble-t-il pas réellement conscience de la gravité des faits. Pire, selon la mère de famille, celui qui "ne connaissait pas le dossier" reprochait à la famille son manque d'arguments "au point de invectiver", juge-t-elle.
"Nicolas n'a plus été le même"
Averti, le rectorat de Versailles s'était saisi de l'affaire, menaçant même dans une lettre les parents de l'élève victime de harcèlement après avoir jugé "inacceptable" la remise en cause du personnel de l'établissement scolaire. "Vous avez remis en cause les fonctions et menacé de dépôt de plainte le personnel de direction du lycée professionnel", écrivait-il. Pour Béatrice Le Blay, c'en est trop. "On était victimes, on est devenus coupable", affirme-t-elle. Et d'ajouter : "Quand je l'ai lue [la lettre], Nicolas était présent, juste derrière moi. J'étais dans une colère noire. […] À partir de ce moment, Nicolas n'a plus été le même. C'était tellement grossier et surtout injuste".
Depuis la révélation de cette lettre, la mère de famille a reçu le soutien plein et entier du gouvernement. Brigitte Macron, la femme du président s'est même rendue à son chevet pour lui exprimer toute sa compassion. "Elle m'a surtout répété de ne pas culpabiliser", explique la mère de Nicolas. Le ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, qui considère cette lettre du rectorat comme une "honte" a été "exemplaire" selon la maman. "Nous n'avons pas été à la hauteur, il y a eu des manquements", lui aurait-il confié.
Celle qui attend désormais que les autorités publiques fassent leur travail en vue de déterminer les responsabilités de chacun et les sanctionnent à la mesure de leur manquement a tenu à remercier Gérard Larcher, Valérie Pécresse où la Première ministre pour leur soutien. Et de conclure : "Les parents aussi ont besoin d'aide, de transparence et de suivi."
publié le 17 septembre à 10h45, Kévin Comby, 6Medias