Drame de la gare de Novi Sad: un ex-ministre serbe parmi 13 personnes inculpées
© OLIVER BUNIC, AFP - Des centaines d'étudiants rassemblés devant le bâtiment de la présidence serbe à Belgrade, le 11 décembre 2024
L'ancien ministre serbe des Transports Goran Vesic et douze autres personnes ont été inculpées lundi pour "atteinte grave à la sécurité publique" dans l'affaire de l'effondrement du toit de la gare de Novi Sad dans le nord de la Serbie qui a fait quinze morts début novembre.
"L'acte d'accusation a été déposé devant le tribunal supérieur de Novi Sad, avec une documentation complète recueillie au cours du processus de pré-enquête et d'enquête, ainsi que toutes les autres preuves", a indiqué le parquet de Novi Sad, la deuxième ville du pays, dans un communiqué.
Le procureur a demandé que les mesures de détention soient prolongées pour dix personnes et que les trois personnes libérées, dont M. Vesic et l'ancienne directrice des infrastructures ferroviaires Jelena Tanaskovic, soient de nouveau placées en détention.
M. Vesic qui a démissionné après le drame survenu devant la gare de Novi Sad avait été placé en détention durant quelques jours avant d'être rapidement libéré.
Le Premier ministre serbe, Milos Vucevic, a déclaré lundi que le dépôt de l'acte d'accusation avait été effectué dans un délai de moins de deux mois après le drame, ce qui selon lui, est "la preuve que personne n'a fait obstacle au procès".
"Cela a été accompli en très peu de temps (...) Ce qui confirme que personne n'a fait obstruction dans cette affaire. Deux mois à peine se sont écoulés et nous avons déjà un acte d'accusation", a déclaré M. Vucevic dans une déclaration aux médias locaux.
"Ce sera une procédure judiciaire difficile, mais cela prouve que personne n'a l'intention de cacher, de dissimuler ou d'entraver quoi que ce soit", a ajouté le Premier ministre serbe.
L'accident meurtrier s'est produit le 1er novembre, à la suite d'importants travaux de rénovation des installations. Quatorze personnes, âgées de 6 à 74 ans, ont trouvé la mort devant la gare et une quinzième victime est décédée à l'hôpital quelques semaines plus tard.
L'indignation de la population après cette tragédie a déclenché des manifestations presque quotidiennes à l'échelle nationale, beaucoup attribuant ces décès à la corruption et à un contrôle insuffisant des projets de construction.
La dernière grande manifestation, organisée il y a une semaine, a rassemblé des dizaines de milliers de personnes dans la capitale, Belgrade.
Les manifestants exigent que les autorités assument leurs responsabilités et réclament la démission du Premier ministre ainsi que des poursuites judiciaires contre les responsables.
Les étudiants ont également rejoint le mouvement, bloquant la plupart des universités de Serbie pendant un mois. Ils appellent à une enquête transparente, la démission de tous les responsables politiques en cause et à la libération de tous les étudiants arrêtés lors des manifestations.
publié le 30 décembre à 16h18, AFP