La question du jour :

Métiers en tension : faut-il régulariser les travailleurs sans papiers ?

Oui
Non
Ne se prononce pas

Métiers en tension : faut-il régulariser les travailleurs sans papiers ?

Alors que le projet de loi immigration de Gérald Darmanin est examiné cette semaine au Sénat, l’article 3, sur la régularisation des travailleurs sans-papiers dans les métiers dits "en tension", cristallise toutes les tensions.

Du grabuge au Palais du Luxembourg ! L’examen du projet de loi immigration est arrivé ce lundi 6 novembre au Sénat et, déjà, les tensions autour de l’article 3 sont exacerbées. Cette partie du texte législatif prévoit la régularisation des travailleurs sans papiers qui exercent dans les métiers en tension. Cela pourrait permettre, si le projet de loi est adopté tel quel, de renouveler les titres de séjour d’un an pour les travailleurs en situation irrégulière dont la France a besoin dans des secteurs spécifiques (BTP et industrie, sécurité, gardiennage, nettoyage, aide à domicile, hôtellerie-restauration…).

Le ministère du Travail a estimé à 8.000 le nombre de travailleurs sans papiers qui pourraient être régularisés chaque année, via ce titre de séjour spécifique. En France, selon une étude Dares datant de 2021 relayée par Franceinfo, les travailleurs immigrés représenteraient 40 % des employés de maison, un tiers des ouvriers non qualifiés dans le secteur du BTP et de l’industrie, ou encore 17 % dans le nettoyage. Aussi, selon l’Insee, il y aurait plus d’un million de travailleurs réguliers ou irréguliers, rien qu’en Île-de-France.

La droite vent debout contre l’article 3 du projet de loi immigration

Sur le papier, l’article 3 profiterait donc aux patrons d’entreprises. Mais ces derniers refusent d'être instrumentalisés par un parti politique dans cette bataille de grande ampleur. Pour Les Républicains et l'ensemble de la droite, l’article 3 consiste en une ligne rouge à ne pas franchir.

Le président des sénateurs LR Bruno Retailleau a tapé du poing sur la table, qualifiant l’article 3 de "prime à la fraude", lors d’une interview accordée au Point fin octobre. Il a également déclaré : "Le ministre de l'Intérieur, pour faire plaisir à son aile gauche, souhaite créer un droit opposable, automatique, qui permettra à ceux qui sont entrés clandestinement en France d'obtenir un titre de séjour." Les jours à venir promettent de donner quelques cheveux blancs à l’exécutif.

publié le 7 novembre à 07h00, Maeliss Innocenti, 6Medias

Liens commerciaux