Mineurs placés : cette proposition d’Élisabeth Borne ne passe pas
© Lafargue Raphael/ABACA - La proposition d'aide pour les jeunes adultes sortant de l'ASE indigne les associations
Le gouvernement souhaite aider les jeunes adultes sortant de l’Aide sociale à l’enfance en leur allouant une somme d’argent à 18 ans. Une aide que les associations critiquent, selon BFMTV.
1.500 euros à 18 ans. C’est ce qu’a proposé Élisabeth Borne lundi 20 novembre à l’occasion de la présentation d’un plan interministériel de lutte contre les violences sur les mineurs. Un changement loin d’être anodin pour les jeunes de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) et surtout pour les associations de protection de l’enfance qui estiment que les jeunes adultes ne seraient pas avantagés, comme le rapporte BFMTV.
La secrétaire d’État à l’enfance Charlotte Caubel a décrit la proposition comme un "coup de pouce financier" pour les jeunes adultes, réformant ainsi le système actuel du "pécule" versé à leur majorité. "Il est inimaginable que cette réforme soit financée sur le dos des jeunes qui se retrouveraient perdants", a commenté l’association Cause majeure dans un communiqué en réaction. Ancien mineur placé et ex membre du Conseil national de la protection de l’enfance, Lyes Louffok estime que la ministre fait "les poches aux enfants placés" et pointe "une mesure absolument indigne".
Une aide plus faible mais plus accessible ?
Le dispositif actuel permet par exemple à un jeune placé de ses 11 à 18 ans de toucher 3.416 euros à sa majorité. L’annonce d’Élisabeth Borne désavantagerait donc beaucoup les jeunes. "Le dispositif actuel s’avère injuste et trop compliqué", estime Charlotte Caubel, rappelant qu’entre autres, les orphelins, les enfants dont les parents ont été déchus de leur autorité parentale, ne sont pas concernés.
"Notre but aujourd’hui est de résoudre les trous dans la raquette du système actuel. Les jeunes qui touchent aujourd’hui plus que 1.500 euros vont continuer à pouvoir le faire", a souhaité rassurer le gouvernement. "Le but n’est pas qu’il y ait des perdants."
publié le 23 novembre à 15h51, Laureline Chatriot; 6Medias