Loi sur la fin de vie : l’éventualité d’un suicide assisté jugée "inacceptable " par François Braun, ex-ministre de la Santé
© Lafargue Raphael/ABACA - François Braun a été ministre de la Santé en 2022-2023.
François Braun, ancien ministre de la Santé, a dénoncé, dans les colonnes de la Tribune Dimanche, des “choses inacceptables” dans le texte instaurant une “aide à mourir” présenté le 27 mai à l’Assemblée nationale.
Ce n’est pas la première fois que le médecin urgentiste, qui a été membre du gouvernement jusqu’en juillet 2023, exprime des réserves sur le texte du projet de loi sur la fin de vie. Interrogé par La Tribune Dimanche, il explique : “Si l'aide à mourir est mise en place, la responsabilité ne doit pas reposer sur le médecin. Si la société veut la mise en œuvre juridique d'une aide à mourir, elle doit s'organiser en ce sens tout en laissant le corps médical à sa juste place”.
Pour François Braun, ce n’est pas au médecin de prendre la décision. Il peut toutefois, après avoir échangé avec des spécialistes, des psychiatres et des médecins en soins palliatifs, dire si la situation correspond au cadre légal de la fin de vie. Il rappelle que la volonté de mettre fin à ses jours est individuelle et que donc le suicide assisté “ne doit pas être un acte médical”.
Les médecins n’ont pas été assez entendus selon François Braun
L’ancien ministre n’accuse pas Emmanuel Macron, mais critique la commission spéciale de l’Assemblée qui “n’a pas suffisamment travaillé, n’a pas assez auditionné de médecins sur le fond”. Il souligne : “La mort n'est pas un sujet médical, c'est un sujet de société.” Puis tranche : “Avec ce projet de loi, on commence par dire comment avant de dire pourquoi. Le sujet n'est pas mûr.”
publié le 26 mai à 14h48, Emma Allamand, 6Medias