Le PNF annonce faire appel après la relaxe d’Olivier Dussopt, soupçonné de favoritisme
© Abdullah Firas/ABACA - L'ancien ministre du Travail, Olivier Dussopt, le 13 décembre 2023 à l'Assemblée nationale.
Le 17 janvier, le tribunal correctionnel de Paris a relaxé l’ancien ministre du Travail, soupçonné d’avoir interféré dans l’octroi d’un marché public de l’eau, alors qu’il officiait comme maire d’Annonay (Ardèche), a rapporté Le Parisien.
Les soucis judiciaires d’Olivier Dussopt ne sont peut-être pas terminés. Ce mercredi 24 janvier, le Parquet national financier (PNF) a annoncé faire appel de la relaxe de l’ancien ministre du Travail, soupçonné d’avoir interféré dans l’attribution d’un marché public de l’eau au profit d’une entreprise, en 2009, a rapporté Le Parisien. À cette époque, l’ex-membre du gouvernement d’Élisabeth Borne occupait la fonction de maire d’Annonay, dans l’Ardèche.
En novembre, le ministère public, qui représente l’accusation, avait requis dix mois de prison avec sursis et 15 000 euros d'amende à l’encontre du ministre. Mais le tribunal correctionnel de Paris a prononcé la relaxe. Une décision saluée par Olivier Dussopt, qui a toujours clamé son "innocence", comme l’indiquait Le Monde. En revanche, ce jugement est contesté par le PNF, qui juge que celle-ci "soulève des questions de droit (…), qui méritent d’être soumises à l’examen de la cour d’appel".
Un marché de 5,6 millions
Au cœur de cette affaire, l’attribution d’un marché public de l’eau à la société privée de gestion de l’eau, la Saur. Le PNF avait décidé d’ouvrir une enquête en 2020 après les révélations de Mediapart sur ce troublant marché public d’un montant de 5,6 millions d’euros. L’ancien maire d’Annonay aurait transmis des informations confidentielles à la Saur, et aurait également demandé à son administration de changer les critères inclus dans l’appel afin de favoriser la société.
Débarqué du nouveau gouvernement de Gabriel Attal, Olivier Dussopt a occupé le poste de ministre du Travail entre 2022 et 2024. Il a notamment été mis en lumière durant la très controversée réforme des retraites, à l’origine d’un mouvement social de grande ampleur, mais adoptée en mars 2023 grâce au déclenchement de l’article 49.3 par Élisabeth Borne.
publié le 24 janvier à 19h50, Antoine Grotteria, 6Medias