Politique

"La politique n'est pas une caserne" : Gérald Darmanin, sa réponse cash à ses détracteurs

Son comportement agace ces derniers jours au sein même de la majorité. Alors qu'il fait sa rentrée politique dans son fief de Tourcoing ce dimanche 27 août, Gérald Darmanin n'a pas manqué de répondre aux attaques de Bruno Le Maire concernant ses ambitions pour 2027. Il rappelle ainsi qu'"un parti politique n'est pas une caserne", tout en précisant qu'il est possible de débattre "en se respectant".

C'est une rentrée politique qui était attendue, et qui est scrutée. Ce dimanche 27 août, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin réunit dans son fief de Tourcoing (Nord) l'ensemble de ses sympathisants et des membres de la majorité, rappelle BFMTV. Invitée surprise de dernière minute, la Première ministre Élisabeth Borne qui avait dans un premier temps assuré qu'elle ne se rendrait pas à la réunion politique du premier flic de France, a finalement décidé de revenir sur sa décision. Celui qui ne cache plus ses ambitions pour 2027, s'adressera en priorité aux classes moyennes autour de plusieurs thèmes : travail, autorité, écologie, classes moyennes et classes populaires.

La Première ministre Elisabeth Borne est arrivée peu après 17h30 à Tourcoing. Dès les premières minutes de son discours, Gérald Darmanin n'a pas hésité à s'adresser à la cheffe du gouvernement. Le ministre estimant que les "classes populaires ne sent pas vraiment considérées, ni assez représentées". "Les Français les plus modestes attendent davantage de l'État", a-t-il déclaré quelques instants plus tard. "La loyauté, ce n'est pas se taire", a-t-il jugé.

"Un parti politique n'est pas une caserne"

Cette première grande rentrée politique pour le locataire de la place Beauvau a comme des airs de campagne, quatre ans avant la prochaine présidentielle. Une ambition à peine déguisée pour le poste suprême de chef de l'État, lui, qui a loupé de peu le poste de Premier ministre lors du dernier remaniement de juillet. Au sein du gouvernement, certains grincent déjà des dents, à commencer par Bruno Le Maire qui n'a pas hésité à tacler son collègue. "Je n'ai jamais caché mon envie de continuer à servir mais je suis habité par la patience", martèle le numéro deux du gouvernement.

La réponse de Gérald Darmanin ne s'est pas fait attendre. Ce dimanche, il rappelle ainsi qu'on "peut être d'accord ou pas avec moi, avec ce que je fais et ce que je ne fais pas", précisant qu'il "encourage tout le monde à débattre des idées". Et de poursuivre : "Je pense que la partie politique n'est pas une caserne. Je suis ministre de l'Intérieur, j'aime bien l'ordre, mais il se peut que dans le débat des idées fleurissent et qu'on serve notre pays en débattant et en se respectant".

Défense des classes populaires

Dès le début de sa prise de parole, Gérald Darmanin a tenu à s'adresser aux classes populaires, une partie de la population qu'il juge "pas assez considérée". Le ministre a ainsi invité à prendre en considération la question "des rémunérations" vues comme "trop faibles" selon lui, alors même que cette catégorie de la population est frappée de plein fouet par l'inflation. Un avis partagé par Elisabeth Borne, la Première ministre remerciée à maintes reprises par l'organisateur de la journée "pour sa présence" et son "soutien". Cette dernière n'a pas ailleurs pas manqué de tacler le Rassemblement national affirmant que "la question de l'extrême droite et sa progression est au coeur de nos réflexions", faisant ainsi écho à l'électorat populaire bien souvent tenté par un vote de l'extrême droite. "Il n'y a aucune fatalité mais on ne s'intéresse pas aux classes moyennes par intérêt comme le fait le Rassemblement national", a-t-elle martelé.

Et alors que la guerre de succession fait déjà rage au sein de Renaissance, quatre ans avant la prochaine élection présidentielle, la Première ministre a tenu à préciser que "le mandat du Président a commencé depuis à peine un an", citant pour l'occasion à plusieurs reprises le nom de Bruno Le Maire qui est déjà monté au créneau contre son collègue après ses récentes déclarations. Et de préciser : "il reste encore beaucoup à accomplir."

publié le 27 août à 19h13, Kévin Comby, 6Medias

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