Politique

Émeutes urbaines : et si une solution venait du "blocage" des réseaux sociaux ?

Selon un rapport du Sénat, communiqué mardi 9 avril, les réseaux sociaux, et notamment la fonctionnalité du direct, ont contribué à étendre les émeutes et à rendre le phénomène viral après la mort de Nahel l'été dernier.

Près de 50 000 émeutiers, 4 282 jeunes placés en garde à vue, 45 000 policiers et gendarmes mobilisés, 2 508 bâtiments publics vandalisés, 1 000 blessés, dont 782 membres des forces de l'ordre… Le bilan des violences urbaines de 2023, dressé par la commission d'enquête du Sénat, est accablant. Aussi, le coût des émeutes, qui ont eu lieu après la mort de Nahel, le Sénat avançant ce drame comme "élément déclencheur", a été estimé à 793 millions d'euros. Selon le rapport du Sénat, publié mardi 9 avril, les réseaux sociaux ont eu un rôle prépondérant dans l'escalade de la violence et dans la nationalisation des émeutes.

"La diffusion des images (du tir de policier mortel pour Nahel) a provoqué un embrasement dont la soudaineté n'a eu d'égale que l'intensité", explique ainsi François-Noël Buffet, le sénateur LR François-Noël Buffet, président de la commission d'enquête, dans le compte-rendu du rapport. Rapport qui apporte des pistes de solution pour que de telles émeutes ne se reproduisent plus, avec notamment "la création d’un cadre général de blocage de certaines fonctionnalités des réseaux sociaux, sous de strictes conditions".

Désactiver la géolocalisation pour empêcher les émeutiers de se réunir

Le rapport du Sénat met ainsi sur la table 25 propositions, dont certaines portent sur un contrôle des réseaux sociaux dans des situations pouvant dégénérer. La proposition n°12, par exemple, évoque la "désactivation de certaines fonctionnalités des applications de réseaux sociaux (comme le direct et la géolocalisation) en contexte émeutier" pour, notamment, éviter aux individus de se réunir et d'aggraver le conflit par un effet de masse. Une autre proposition du Sénat porte sur la levée de l'anonymat et du caractère privé de certains réseaux sociaux pour "faciliter l'identification (…) des auteurs d'actes violents ou de dégradations". Des mesures qui risquent de susciter la polémique.

publié le 11 avril à 12h28, Maeliss Innocenti, 6Medias

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