France

Écrans et enfants : des experts tirent la sonnette d'alarme et soumettent leurs préconisations à Emmanuel Macron

Un rapport d'experts, qui doit être remis mardi 30 avril à Emmanuel Macron, préconise d'interdire les écrans aux enfants de moins de 3 ans, les téléphones portables aux moins de 11 ans et d'éviter les réseaux sociaux avant 15 ans, décrypte "La Voix du Nord".

Un constat sans appel et des perspectives d'évolution toutes trouvées. Des experts rendent mardi 30 avril un rapport à Emmanuel Macron sur l'exposition des enfants aux écrans et aux réseaux sociaux, dont les grandes lignes ont été dévoilées lundi soir par une large partie de la presse quotidienne régionale dont La Voix du Nord. Dans les grandes lignes, ils préconisent d’interdire l’usage des écrans aux enfants de moins de 3 ans et de téléphones portables aux moins de 11 ans, en limitant strictement l’accès les années suivantes pour les adolescents.

Le rapport conseille également de ne pas s'inscrire sur les réseaux sociaux avant l'âge de 15 ans. Le rapport alerte sur "les stratégies de captation de l'attention des enfants" et les risques d'une surexposition des enfants aux écrans "pour leur santé, leur développement, leur avenir", mais aussi pour l'avenir "de notre société, notre civilisation". "Il s'est dégagé un consensus très net sur les effets négatifs, directs et indirects, des écrans, notamment sur le sommeil, la sédentarité - qui favorise l'obésité - ou encore la myopie", assure la commission d'experts dans ce rapport. Les experts pointent également les réseaux sociaux, "facteur de risque" de dépression ou d’anxiété, en cas de "vulnérabilité préexistante".

Les acteurs économiques pointés du doigt

Les risques des écrans impactent également les plus petits. Le rapport invite à "limiter autant que possible" l’usage des téléphones portables et des téléviseurs dans les maternités et voudrait même interdire les ordinateurs et téléviseurs dans les crèches et les classes maternelles.

Le groupe d’experts appelle aussi à lutter contre les "services prédateurs" des acteurs économiques, comme le "fil de déroulement infini" ou le "lancement automatique de vidéos", et à permettre aux utilisateurs de mieux paramétrer les fonctionnalités des applications et le contrôle parental. "Ce qui nous a heurtés, c’est que les professionnels n’ont pas comme priorité la protection des enfants. Derrière les discours de façade, c’est business à tous les étages", déplore Servane Mouton, neurologue et membre de la commission d'experts.

publié le 30 avril à 09h06, Quentin Marchal, 6Medias

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