Déficit public : l'idée risquée avancée par le patron des députés Renaissance
© David Niviere/ABACAPRESS.COM - Sylvain Maillard à l'Assemblée nationale
Les comptes publics sont en déficit et la majorité se creuse la tête pour trouver des solutions. Il faut faire des économies et le chef de file de Renaissance à l’Assemblée propose "une année blanche" sur les retraites et prestations sociales.
Quand les comptes publics sont en déficit, comme aujourd’hui, il faut réduire les dépenses ou augmenter les impôts. La majorité présidentielle a déjà tranché pour des économies, mais pas encore sur le secteur. Les députés Renaissance se creusent la tête pour trouver une solution efficace et qui ne froisse pas trop ses électeurs à quelques semaines des européennes. Sylvain Maillard, président du groupe à l’Assemblée, a proposé ce dimanche 7 avril, sur franceinfo, une "année blanche" sur les pensions de retraite et les prestations sociales.
Concrètement, si cette solution était choisie, il n’y aurait pas d’augmentation des pensions de retraite, des APL ou du RSA pendant un an. Le député de Paris estime dans Challenges qu’une telle mesure rapporterait "20 milliards d’euros" de recettes.
Mais alors que la France est en pleine période d’inflation, une "année blanche" signifierait une baisse importante du pouvoir d’achat pour les personnes concernées. Sylvain Maillard tempère tout de même ses propos, affirmant que le groupe Renaissance travaille "sur plusieurs pistes".
Une option qui n’est pas approuvée par Macron
Une telle proposition n’est peut-être pas la meilleure stratégie électorale, et Emmanuel Macron le sait. L’année 2023 a déjà été marquée par la réforme des retraites, qui a provoqué une forte contestation allant jusqu’à des émeutes dans plusieurs villes de France. La liste Renaissance aux élections européennes étant déjà bas dans les sondages, le Président sait qu’il ne faut plus toucher aux retraites pour avoir une chance d’emporter quelques sièges.
En février dernier, alors que Thomas Cazenave, ministre délégué chargé des Comptes publics, évoquait un débat sur la désindexation des retraites sur l’inflation, le Président avait tapé du poing sur la table au Conseil des ministres quelques jours plus tard, affirmant : "Il faut arrêter de sortir des mesures qui n’ont même pas été évoquées, sauf si vous voulez perdre les élections…"
publié le 7 avril à 15h38, Philippine Rouviere Flamand, 6Medias