Politique

49.3, loi immigration, tensions avec Macron... Le bilan d’Elisabeth Borne en 20 mois

Après avoir passé 20 mois à la tête du gouvernement, Elisabeth Borne a démissionné ce lundi 8 janvier. 49.3, réforme des retraites... Retour sur le bilan compliqué de la deuxième femme Première ministre de l’Histoire.

Dans l’histoire ou presque. Succédant à Edith Cresson en 1991 comme la deuxième femme de l’Histoire de la Ve République à s’installer à Matignon, Elisabeth Borne a donné sa démission à Emmanuel Macron ce lundi 8 janvier après 602 jours passées à la tête du gouvernement depuis le 16 mai 2022. Lors des élections législatives, le parti Renaissance avait obtenu 250 sièges, signe d'une majorité relative et non absolue, annonçant un quinquennat complexe. Elisabeth Borne avait été élue dans sa circonscription du Calvados. Grande conséquence de la majorité relative, Elisabeth Borne a souvent sollicité l’article 49.3 afin de faire passer les textes budgétaires. Au total, l’ex-Première ministre l’a utilisé à 23 reprises. C’est moins que Michel Rocard (28 en trois ans) mais c’est bien plus que Jacques Chirac ou sa prédécesseure Edith Cresson.

Souvent pointée du doigt, Elisabeth Borne s’est attiré les foudres de nombreux Français à la mi-mars 2023 après avoir utilisé l’article 49.3 pour faire passer la réforme des retraites. Dernier fait majeur de son mandat à Matignon, Elisabeth Borne avait repris en main les négociations concernant la loi immigration avec Les Républicains notamment. Des concessions qui ont fait débat où des députés de son propre camp s'étaient opposés (17 députés Renaissance s’étaient abstenus, 20 avaient voté contre). Moins d’un moins plus tard, Elisabeth Borne aurait été contrainte de démissionner selon les premiers mots de sa lettre relayée par BFMTV : "Monsieur le Président de la République, vous m'avez fait part de votre volonté de nommer un nouveau Premier ministre."

Des relations tendues avec Emmanuel Macron

Si 54 ministres sont passés sous ses ordres, 41 projets de lois et six paquets de mesure ont été adoptés selon l’Assemblée nationale, une satisfaction, dont elle a fait part à Emmanuel Macron dans sa lettre : "Je me suis attelée à faire adopter, dans des conditions inédites au Parlement, les textes financiers dont la réforme des retraites, la loi relative à l'immigration et plus de cinquante lois qui répondent aux défis de notre pays". Les relations avec le président de la République étaient néanmoins tendues où Emmanuel Macron n’a jamais affiché une proximité similaire à celles entretenues avec Jean Castex ou Edouard Philippe auparavant. Témoin de cette tension, un remaniement politique a été évoqué à deux reprises durant le mandat d’Elisabeth Borne, jusqu’à ce 8 janvier...

publié le 9 janvier à 10h39, Quentin Martins, 6Medias

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