Censure: Gérard Larcher appelle au "sursaut" des députés pour "dépasser les rancoeurs"
© STEPHANE DE SAKUTIN, AFP - Le président du Sénat Gérard Larcher, soutien de Michel Barnier, appelle les députés à un "sursaut" pour éviter la censure du gouvernement
Le président du Sénat Gérard Larcher, soutien de Michel Barnier, a appelé mardi les députés à un "sursaut" pour éviter la censure du gouvernement et "dépasser les rancoeurs" politiques, dans une tribune au Figaro.
"J'appelle chacune et chacun à se dépasser pour la France et à refuser les conséquences d'une instabilité politique et les incohérences d'un vote de censure", a écrit le président Les Républicains de la chambre haute, quelques minutes après le passage au JT de 20H00 du Premier ministre, menacé de censure dès mercredi à l'Assemblée nationale.
Resté très silencieux ces dernières semaines pendant les débats budgétaires, M. Larcher redoute les conséquences d'une censure du chef du gouvernement, qui mettrait selon lui "en péril la vie quotidienne de nos concitoyens, notre souveraineté, notre économie et les indispensables réformes" à mener.
"Nous connaissons tous la genèse de cette crise mais, aujourd'hui, j'en appelle au sursaut pour dépasser les calculs politiques, les surenchères, les rancœurs et les velléités de revanche", plaide celui qui a toujours fustigé la décision de dissolution d'Emmanuel Macron, même si celle-ci a permis au final à un membre de sa famille politique (LR) d'entrer à Matignon.
"Et si nous faisions enfin preuve d'un vrai sens républicain ?" interroge le président du Sénat, troisième personnage de l'Etat.
Le patron de la Haute assemblée s'est positionné depuis la nomination du Premier ministre comme l'un de ses alliés les plus précieux, notamment en raison de la très large majorité de soutien qui existe dans l'hémicycle du Sénat, avec près de 250 sénateurs dans le camp gouvernemental, sur 348.
Les rapports de force du Sénat avaient notamment permis au gouvernement d'obtenir un accord entre députés et sénateurs sur le budget de la Sécurité sociale, pour aboutir à un texte de compromis qui a fait l'objet lundi du premier 49.3 de Michel Barnier, suivi du dépôt de deux motions de censure, par la gauche et le Rassemblement national. Ces motions seront examinées mercredi après-midi.
publié le 3 décembre à 21h33, AFP