Politique

Après les tensions, Bruno Retailleau et Didier Migaud convoqués par Michel Barnier

© Blondet Eliot/Abdullah Firas/ABACA

À peine nommés, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, et celui de la Justice, Didier Migaud, ont laissé transparaître leurs premiers désaccords par médias interposés. L'Express révèle que les deux ministres ont été convoqués à Matignon par Michel Barnier, jeudi 26 septembre, pour apaiser les tensions.

C'est un bras de fer qui n'est pas passé inaperçu dans le gouvernement Barnier. Depuis plusieurs jours, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, et son homologue de la Justice, Didier Migaud, affichent leurs désaccords par médias interposés, obligeant le nouveau Premier ministre à intervenir. Comme le révèle L'Express, Michel Barnier a reçu à Matignon, jeudi 26 septembre à l’heure du petit-déjeuner, ses deux ministres afin d’apaiser la rivalité entre la Place Beauvau et Vendôme. "C’est normal qu’il y ait des débats et des visions qui s’affrontent mais c’est moi qui tranche à la fin", leur a-t-il notamment.

Bruno Retailleau et Didier Migaud, qui se rencontraient pour la première fois depuis leur nomination au gouvernement, ont ensuite chacun exprimé la vision de la politique qu'ils comptaient mener, afin de nourrir le discours de politique générale de Michel Barnier à venir. En pleine affaire sur la mort de Philippine, une étudiante de 19 ans retrouvée morte au bois de Boulogne, le nouveau locataire de la place Beauvau a insisté sur la nécessité, selon lui, de ne pas rester dans le cadre pénal actuel. Le garde des Sceaux lui a répondu en mettant en avant ce qui fonctionne à l'heure actuelle en matière de justice pénale en France.

Des piques par médias interposés

Les divergences entre les deux ministres ont éclaté au grand jour ces derniers jours, notamment lors de leurs interventions sur les 20 heures de TF1 et France 2, lundi 23 septembre. Alors que Bruno Retailleau dénonçait sur TF1 un "droit à l’inexécution des peines", Didier Migaud répliquait sur France 2 en affirmant qu'"il doit savoir que la justice est indépendante dans notre pays, et que c’est quelque chose qui est essentiel dans une démocratie". Si l'entrevue de ce jeudi 26 septembre était sans nul doute destinée à apaiser les tensions, le clivage Intérieur-Justice, entre deux ministres aux parcours opposés, pourrait perdurer dans le temps.

publié le 26 septembre à 11h59, Quentin Marchal, 6Medias

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