Une annexion "par la force" du Groenland par Donald Trump ? Les réactions en dents de scie à l'international
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Donald Trump persiste et signe. Il souhaite que le Groenland fasse partie des États-Unis. Cette région, qui appartient au Danemark, représente des enjeux stratégiques importants pour le pays, mais ces déclarations n’ont pas fait l’unanimité.
Le Groenland va-t-il devenir américain ? Donald Trump a été clair à plusieurs reprises sur ses ambitions concernant la région, pourtant sous autorité danoise. Après avoir martelé que le contrôle du Groenland était "une nécessité absolue" pour "la sécurité nationale et la liberté à travers le monde", le président élu a refusé d’exclure l’usage de la force pour annexer le territoire, lors d’une conférence de presse, le 7 janvier, comme le rapporte Le Figaro.
Des déclarations qui sont loin d’avoir plu à plusieurs grands acteurs de la scène internationale. La France et l’Allemagne ont vivement condamné les propos de celui qui sera investi à la Maison Blanche le 20 janvier. La cheffe de la démocratie européenne, Kaja Kallas, a tenu à rappeler que "le Groenland fait partie du Danemark (...) nous devons respecter l’intégrité territoriale et la souveraineté du Groenland", lors d’une conférence de presse à Bruxelles.
Le Danemark a également rapidement réagi en réunissant ses chefs de partis, ce jeudi 9 janvier en fin d’après-midi. La première ministre danoise, Mette Frederiksen, a tenu à "rencontrer les chefs de partis" afin de "partager les mesures que le gouvernement a prises ces derniers jours", comme l’a assuré le ministre des Affaires étrangères, Lars Løkke Rasmussen, à des journalistes.
Réaction négative aussi du côté de Moscou. Le Kremlin a assuré suivre "de très près" la rhétorique "dramatique" de Donald Trump : "L’Arctique est une zone de nos intérêts nationaux (...) nous suivons de très près le développement assez dramatique de la situation qui, Dieu merci, reste jusqu’à présent au niveau des déclarations", a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Celui-ci en a d’ailleurs profité pour faire un parallèle avec les régions ukrainiennes annexées par la Russie.
Quels pays soutiennent Donald Trump
Mais tous les dirigeants ne se montrent pas aussi fermes. Giorgia Meloni, Première ministre italienne, figure de l’extrême droite européenne, estime que les États-Unis ne vont pas "annexer par la force" le Groenland. Selon elle, ces déclarations sont plutôt à destination de la Chine : "J’exclus que les États-Unis dans les prochaines années se mettent à essayer d’annexer par la force des territoires qui les intéressent", a-t-elle déclaré face à la presse, à Rome, jeudi 9 janvier. Ces déclarations sont "davantage un message destiné" à "d’autres grandes puissances", en l’occurrence la Chine, a-t-elle expliqué.
De son côté, le Royaume-Uni a refusé de condamner ces propos. Le chef de la diplomatie britannique, David Lammy, était interrogé à ce sujet sur la chaîne Sky News et a refusé de "condamner notre plus proche allié". Il a tout de même assuré que ces annexions n’allaient "pas se produire", sur la BBC.
publié le 9 janvier à 17h16, Philippine Rouviere Flamand, 6Medias