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Sécurité routière : après le test d'alcoolémie, un test de fatigue ?

En Australie, des chercheurs financés par le Gouvernement travaillent sur la création d’un test sanguin permettant de connaître le nombre d’heures de sommeil des conducteurs, rapporte The Guardian.

S’il fallait jusqu’à présent faire attention à son taux d’alcool avant de prendre le volant, faudra-t-il bientôt avoir un quota minimum d’heures de sommeil ? C’est en tout cas la question que se pose le gouvernement australien, selon The Guardian, qui rapporte que le manque de sommeil est l’un des principaux facteurs d’accident de la route. "L'alcool en est un, la vitesse en est un autre et la fatigue également. Mais même si la solution à la fatigue est très simple, à savoir dormir davantage, notre capacité à la gérer est amoindrie, car nous ne disposons pas d'outils permettant de la contrôler comme nous le faisons pour l’alcool", a ainsi expliqué Clare Anderson, professeure à l'Université Monash de Melbourne et directrice des travaux de développement du test sanguin, indique le quotidien britannique.

Des tests satisfaisants à peaufiner

Pour ce faire, l’équipe de scientifiques analyse des biomarqueurs sanguins au nombre de cinq, qui permettent de savoir très précisément si l’individu prélevé n’a pas dormi depuis vingt-quatre heures ou plus. "Ces biomarqueurs sont étroitement liés à la durée d'éveil d'une personne et ils sont constants d'un individu à l’autre", précise Clare Anderson, qui ajoute que les tests permettent pour l’heure d’obtenir une précision de "90 % dans la détection de la perte de sommeil". Il leur faut désormais poursuivre leurs études afin de déterminer si ces marqueurs permettront de quantifier le temps de repos sur une durée de quelques heures seulement.

Mais selon son collègue de l'Université, le professeur Shantha Rajaratnam, il faudra attendre au moins cinq ans avant de pouvoir se servir de ces tests, qui devraient d’abord être appliqués "chez les routiers, dans l’aviation et pour l’exploitation minière". Viendra ensuite la question d’un seuil légal de sommeil minimum et une limite devra donc être établie, si ces tests venaient à être démocratisés. De son côté, le ministère britannique des Transports dit ne pas avoir l’intention de recourir à de tels contrôles, préférant miser sur la responsabilité des usagers de la route, souligne The Guardian.

publié le 8 mai à 22h40, Orange avec 6Medias

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