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Le pape appelle à "surmonter les divisions" pour Noël, assombri par les guerres

  • Le pape François lors de sa traditionnelle bénédiction
    ©Alberto PIZZOLI, AFP - Le pape François lors de sa traditionnelle bénédiction "Urbi et Orbi" depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre, dans le cadre des célébrations de Noël, le 25 décembre 2024 au Vatican
  • Le pape François lors de sa traditionnelle bénédiction
    ©Anatolii STEPANOV, AFP - Des fidèles allument des cierges pendant une messe de Noël à la cathédrale Saint-Michel de Kiev, le 24 décembre 2024 en Ukraine
  • Le pape François lors de sa traditionnelle bénédiction
    ©HAZEM BADER, AFP - le patriarche latin de Jérusalem, Pierbattista Pizzaballa célèbre la messe de Noël à l'église Sainte Catherine, le 25 décembre 2024 à Bethléem
  • Le pape François lors de sa traditionnelle bénédiction
    ©OMAR AL-QATTAA, AFP - Messe de la nuit de Noël à l'église catholique de la Sainte Famille dans le quartier Zaytoun à Gaza, le 24 décembre 2024
  • Le pape François lors de sa traditionnelle bénédiction
    ©ANWAR AMRO, AFP - Messe de la nuit de Noël à la cathédrale Notre-Dame de la Dormition, également connue sous le nom d'église de l'Olive, à Damas, le 24 décembre 2024 en Syrie

Le pape François a appelé mercredi à "faire taire les armes" et à "surmonter les divisions" dans le monde, alors que Noël, fêté par des millions de chrétiens, est encore assombri cette année par les guerres dans la bande de Gaza, en Ukraine et dans d'autres régions.

Au Vatican, le jésuite argentin de 88 ans a invité à garder "l'espérance" tout en passant en revue les principaux conflits de la planète lors de sa traditionnelle bénédiction "Urbi et Orbi" ("A la ville de Rome et au monde"), du Soudan à la Birmanie en passant par Haïti, Chypre ou le Mali.

Evoquant la "situation humanitaire gravissime" à Gaza, le chef des 1,4 milliard de catholiques a renouvelé ses appels à un cessez-le-feu et à la libération des otages israéliens aux mains du mouvement islamiste palestinien Hamas.

La veille, il avait ouvert "l'Année sainte" 2025 de l'Eglise catholique, grand pèlerinage international pour lequel plus de 30 millions de fidèles du monde entier sont attendus à Rome.

Lors de la messe, il a invité les fidèles à penser "aux guerres, aux enfants mitraillés, aux bombes sur les écoles ou les hôpitaux", une allusion aux frappes israéliennes sur Gaza dont il a dénoncé cette semaine la "cruauté", suscitant les protestations de la diplomatie israélienne.

En France, la cathédrale Notre-Dame de Paris accueille depuis mardi plusieurs messes de Noël.

Depuis l'incendie qui l'a dévastée en 2019, la cathédrale n'avait plus accueilli ces messes de la Nativité célébrant, pour les chrétiens, la naissance de Jésus.

"Je suis tellement heureux de revenir ici, c'est tellement magique", a témoigné Daniel James, steward américain de 46 ans, avant d'assister à la messe de Minuit.

L'Ukraine a pour la deuxième année consécutive célébré Noël le 25 décembre comme en Occident et non plus le 7 janvier - correspondant au 25 décembre de l'ancien calendrier julien toujours suivi par l'Eglise orthodoxe russe pour les fêtes religieuses.

Mais la Russie a lancé mercredi plus de 170 missiles et drones sur le système énergétique du pays, tuant une personne, une attaque "inhumaine" selon le président Volodymyr Zelensky.

"Le but de cette attaque scandaleuse était de couper l'accès du peuple ukrainien au chauffage et à l'électricité pendant l'hiver", a fustigé mercredi soir dans un communiqué le président américain sortant, Joe Biden.

Le pape, dont les nombreux appels à la paix sont restés lettre morte depuis l'invasion du pays par Moscou en février 2022, a appelé les dirigeants à avoir "l'audace d'ouvrir la porte à la négociation" en vue d'une "paix juste et durable".

Nuit de Noël morose également dans la ville palestinienne de Bethléem, berceau du christianisme, où quelques centaines de fidèles se sont rassemblés dans et autour de l'Eglise de la Nativité.

- "relents de mort" -

Comme l'an dernier, les autorités locales ont décidé de ne pas organiser de grandes célébrations.

"Je veux remercier nos chers frères et soeurs à Gaza, à qui je viens de rendre visite", a clamé le patriarche latin de Jérusalem, Pierbattista Pizzaballa, venu présider la messe de Minuit à Bethléem, de retour de Gaza. "Ils sont un vrai signe d'espoir au milieu du désastre et de la destruction totale qui les entourent".

"Pour la deuxième année, c'est un triste Noël pour vous aussi", a poursuivi le patriarche. "Mais l'année prochaine, le Noël à Bethléem sera plein de sapins, de vie et de pèlerins".

"Ce que l'on traverse est très difficile et on ne peut pas en faire complètement abstraction", déplore Hisham Makhoul, habitant de Jérusalem présent à Bethléem.

Dans la bande de Gaza, des centaines de chrétiens se sont réunis dans l'église de la Sainte-Famille, dans la ville de Gaza pour la messe de la nuit de Noël.

"Ce Noël a des relents de mort et de destruction", témoigne George Al-Sayegh, qui a trouvé refuge pendant des semaines, pour échapper aux bombes, dans l'église grecque orthodoxe Saint-Porphyre.

"Il n'y a aucune joie, aucun esprit de fête. On ne sait même pas si on survivra jusqu'au prochain Noël."

Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé mercredi 23 morts en 24 heures dans le petit territoire palestinien ravagé par la guerre avec Israël.

Le Hamas et Israël se sont accusés mutuellement mercredi d'enrayer les négociations pour un accord sur un cessez-le-feu et la libération d'otages détenus à Gaza.

- "Ombre" -

En Allemagne, le président Frank-Walter Steinmeier a appelé dans ses voeux de Noël à l'unité et la cohésion, en évoquant "l'ombre" jetée sur les fêtes par l'attaque à la voiture-bélier qui a fait cinq morts et plus de 200 blessés vendredi sur le marché de Noël de Magdebourg (nord-est).

En Syrie, où le président Bachar al-Assad a été renversé le 8 décembre, les nouvelles autorités dominées par les islamistes se sont employées à rassurer les chrétiens dans un pays à majorité musulmane.

"Ce n'était pas évident de se réunir dans les circonstances actuelles et de prier dans la joie, mais grâce à Dieu, on l'a fait", soupire auprès de l'AFP Sarah qui assiste à la messe dans la cathédrale syriaque orthodoxe de Saint-Georges, à Damas.

Pour son dernier Noël à la Maison Blanche, Joe Biden a dit son espoir que les Américains "continuent à chercher la lumière de la liberté et de l'amour, la gentillesse et la compassion, la dignité et la décence". Dans un message séparé, il a aussi salué la fête juive d'Hanouka, affirmant que "la foi est la lumière des juifs".

Dans un registre différent, le président élu Donald Trump a multiplié les messages provocateurs à l'égard de Panama, du Canada et du Groenland.

A Londres, le roi Charles III a lui rendu hommage au personnel médical britannique qui a apporté "soutien" et "réconfort" à la famille royale, après une année marquée par les cancers du monarque et de sa belle-fille Kate.

À Buenos Aires, un dîner de solidarité de Noël a permis de nourrir environ trois mille sans-abri, alors que plus de la moitié de la population argentine est touchée par la pauvreté.

publié le 25 décembre à 23h21, AFP

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