Bientôt un paquet de cigarettes à 25 euros ? La proposition choc d'un rapport du Sénat pour préserver la santé des Français
© PA Photos/ABACA
Dans le but de protéger la santé publique, deux sénatrices ont livré un rapport, jeudi 30 mai, avec un ensemble de mesures radicales pour lutter contre le tabagisme ou la consommation d'alcool, rapporte Public Sénat.
Dans l'objectif de lutter contre le tabagisme qui cause le décès prématuré de 73 000 personnes chaque année, faut-il augmenter le prix du paquet de cigarettes ? C'est en tout cas la recommandation faite dans le dernier rapport de la commission des affaires sociales du Sénat publié jeudi 30 mai, rapporte Public Sénat. Ce dernier propose un ensemble de mesures de "fiscalité comportementale" avec pour but de réduire le nombre de "morts évitables". Alors que l'espérance de vie est aujourd'hui estimée à 83 ans en France, le tabagisme aurait pour conséquence une perte de 14 années de vie ainsi qu'un impact non négligeable sur les finances publiques en raison des soins médicaux et du coût des traitements par la Sécurité sociale.
Pour y remédier, les sénatrices Elisabeth Doineau et Cathy Apourceau-Poly ont fait plusieurs propositions radicales dans leur rapport, à commencer par l'augmentation du prix "des produits du tabac de 5% par an (3,25% hors inflation si celle-ci est de 1,75%) jusqu'en 2040". À terme, le prix d'un paquet de 20 cigarettes devrait par conséquent atteindre 25 euros, contre 12 euros aujourd'hui.
L'alcool aussi dans le viseur
Alors que la consommation d'alcool cause près de 40 000 décès prématurés chaque année en France, le rapport du Sénat pointe du doigt "l'absence de réelle politique de lutte contre la consommation nocive d'alcool", et ce, alors même que le vin n'est aujourd'hui presque pas taxé. "L'alcool du vin est environ 25 fois moins taxé que celui de la bière et 75 fois moins taxé que celui des spiritueux" égratigne le rapport.
Se basant sur ce qui est déjà fait en Écosse, en Irlande ou aux Pays de Galles, les sénatrices proposent la mise en place d'un prix minimum par unité d'alcool. Ainsi, les bouteilles de vin vendues en grande distribution à moins de deux euros sont particulièrement visées par la mesure. "Ceux qui sont dans l'addiction consomment du mauvais vin", a précisé Elisabeth Doineau. Un prix minimum de 0,50 euro pour 10 grammes d'alcool serait donc mis en place, et porterait donc le prix d'une bouteille de vin avec sept unités d'alcool à 3,50 euros minimum. À terme, cette mesure permettrait de réduire de 22% la mortalité liée aux cancers imputables à la consommation d'alcool. Enfin, l'élue préconise une interdiction totale de la vente d'alcool aux mineurs, de même que sa publicité sur Internet.
publié le 30 mai à 17h58, Kévin Comby, 6Medias