Avortement, immigration, piques… ce qu’il faut retenir du débat entre Donald Trump et Kamala Harris
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Dans la nuit du mardi 10 au mercredi 11 septembre, l’échange tant attendu entre les deux candidats à la présidentielle américaine a eu lieu à Philadelphie. De l’avortement aux conflits internationaux, en passant par l’immigration et les attaques personnelles, voici les principaux axes du débat Trump-Harris.
Cette nuit, tous les regards étaient tournés vers Philadelphie. Au sein du National Constitution Center, Donald Trump et Kamala Harris se sont affrontés lors d’un débat de près de deux heures, à moins de deux mois du scrutin de l’élection présidentielle, qui aura lieu le 5 novembre. En entrant sur le plateau, les deux candidats, qui ne s’étaient jamais rencontrés, se sont serré la main, avant de se rendre coup pour coup.
Le tout premier sujet abordé a porté sur l’économie, avec une Kamala Harris affirmant être la seule personne à avoir "fait quelque chose pour la classe moyenne américaine", rapporte ABC News. De son côté, Donald Trump a répliqué en accusant les démocrates d’être à l’origine de l’inflation, en pointant du doigt les "millions de gens qui arrivent de prison, d'asiles et prennent les emplois". "Donald Trump nous a laissé le pire taux de chômage depuis la Grande Dépression. (…) Ce qu'on a fait, c'est nettoyer le désordre qu'il a créé", a alors rétorqué la vice-présidente des États-Unis.
"Il mangent des chiens et des chats"
Autre sujet ayant suscité un vif échange : l’avortement. Pour Donald Trump, qui souhaite que la question soit débattue dans chaque État, il est un droit lorsque la mère est en danger, s’il y a eu viol ou inceste, détaille ABC News. Il a notamment reproché au camp d’en face de vouloir autoriser l’avortement à quelques jours du terme de la grossesse. Ce qui n’a pas manqué de faire vivement réagir son adversaire : "J'avais prévenu que nous allions entendre un tissu de mensonges et ce n'est en réalité pas une surprise", a répondu Kamala Harris, arguant que "nulle part en Amérique, une femme ne va aller au terme de sa grossesse pour demander un avortement" et jugeant cette intervention insultante "pour les femmes d’Amérique".
Au moment d’évoquer l’immigration, Donald Trump s’est laissé aller à une étonnante déclaration : "À Springfield, les gens qui viennent mangent les chiens, les chats, les animaux de compagnie des gens qui vivent là-bas. C'est ce qui se passe dans notre pays". Une fake news qui a fait sourire nerveusement Kamala Harris et a été démentie par le maire de cette ville de l’Ohio, rapporte Le Parisien.
Les leaders mondiaux "rigolent de Trump"
Par la suite, les deux candidats ont continué à s'attaquer mutuellement avec véhémence. Kamala Harris a relevé toutes les affaires judiciaires dans lesquelles Donald Trump est impliqué, indiquant que "le peuple américain" devait l’empêcher de retrouver la Maison-Blanche. "J'ai probablement pris une balle dans la tête à cause des choses que les démocrates disent sur moi. Ils parlent de démocratie, disent que je suis une menace pour la démocratie... Ils sont la menace pour la démocratie", a riposté Donald Trump, qui a d’ailleurs réaffirmé qu’il n’était pas responsable de l'assaut du Capitole du 6 janvier 2021. "J'ai parlé à des leaders dans le monde entier en tant que vice-présidente, et ils rigolent à propos de Donald Trump", a encore lancé Kamala Harris pour déstabiliser le candidat républicain.
Sur les conflits internationaux, Donald Trump a estimé que s’il avait été président, "Poutine ne serait jamais entré en Ukraine" et que les événements du 7 octobre en Israël et ce qui s’en est suivi n’auraient "jamais commencé". Selon lui, Kamala Harris "déteste Israël", et son élection conduirait à la fin de l'existence du pays. Si elle reconnaît le droit d’Israël de se défendre, elle reproche la façon "importante" dont cela est fait et déplore la mort de "trop de Palestiniens", réclamant ainsi un "cessez-le-feu". "Grâce à notre soutien, à nos armes, à nos équipements, l’Ukraine reste un pays indépendant et libre. Avec Trump, Poutine serait déjà à Kiev", s’est ainsi défendue Kamala Harris sur la question ukrainienne.
Taylor Swift vote Harris
"Je serai une présidente qui protège nos droits, et en particulier le droit des femmes à disposer de leur corps. J'ai été procureure et tout au long de ma carrière, je n'ai eu qu'un seul client : le peuple. Je compte être la présidente de tous les Américains", a ainsi conclu Kamala Harris en fin de débat. Pour sa dernière prise de parole, Donald Trump l’a attaquée une dernière fois, tout comme Joe Biden, estimant qu’ils étaient les pires président et vice-président de l’histoire.
Si les Républicains ont revendiqué la victoire de ce débat, précise BFMTV, Kamala Harris a reçu un soutien de poids à l’issue de la soirée, celui de la chanteuse Taylor Swift. "Je voterai pour Kamala Harris parce qu'elle se bat pour les droits et les causes qui, selon moi, ont besoin d'une guerrière pour les défendre. Je pense qu'elle est une dirigeante stable et douée et je crois que nous pouvons accomplir beaucoup plus dans ce pays si nous sommes dirigés par le calme et non par le chaos", a-t-elle déclaré sur Instagram.
publié le 11 septembre à 07h05, Théo Rampazzo, 6Medias