Nicolas Sarkozy s’en prend au statut de professeur des écoles, son intervention fait polémique
© Urman Lionel/ABACA
L’ancien président était invité aux Rencontres de l’Avenir de Saint-Raphaël, vendredi 8 novembre 2024. Sa sortie sur les enseignants qui réclament des embauches et un meilleur salaire, alors qu’ils travailleraient "24 heures par semaine, six mois par an", a fait bondir enseignants et politiques.
Vendredi 8 novembre, Nicolas Sarkozy était à Saint-Raphaël, dans le Var, à l’occasion des Rencontres de l’Avenir. Lors de cet événement, diverses personnalités du monde intellectuel, économique et politique sont invitées à livrer leurs pensées et réflexions sur le monde lors d’une série de conférences. Pendant sa conférence, retransmise sur BFMTV, l’ancien président de la République s’en est pris à la "démagogie invraisemblable" de certains enseignants.
S'il reconnaît que "c’est un boulot difficile", qu'il faut "préparer les cours et corriger les copies", Nicolas Sarkozy s’en est pris aux enseignants qui réclament plus : "On me dit qu’il n’y a pas assez de fonctionnaires dans l’Éducation nationale. Le statut du professeur des écoles, c’est 24 heures par semaine, six mois de l’année, entre les vacances et les week-ends", a-t-il affirmé. Il a ensuite estimé que si le corps enseignant était composé de "centaines de milliers d’enseignants compétents, dévoués et merveilleux", d’autres "choisissent le boulot pour de mauvaises raisons".
"Honte à Nicolas Sarkozy"
Une sortie qui a largement fait réagir sur les réseaux sociaux. "Un ancien président qui crache à la figure des milliers d’enseignantes de maternelle… Alors oui, venant de lui ça n’est pas étonnant mais à travers ceux et celles qui enseignent ce sont les élèves et les parents d’élèves qu’il méprise", a fulminé Guislaine David, secrétaire générale du syndicat des enseignants FSU-Snuipp, sur son compte X. "Je suis prof de français en collège, je croule toujours sous les copies, j’ai des élèves en pleine crise d’ado pas toujours bien disposés, mais à aucun moment je n’envie mes collègues de maternelle pour leurs conditions de travail. Soutien à elles et eux, et honte à Sarkozy", a déclaré une autre enseignante du syndicat Snes-FSU.
La tirade a également fait réagir dans les rangs de l’Assemblée nationale. "Allez faire ne serait-ce qu’une semaine dans une école maternelle M. Sarkozy !", a lancé le député MoDem Laurent Croizier. Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a de son côté pointé du doigt le "mépris" de l’ancien président : "Et oser dire qu’il y a trop d’enseignants quand nos enfants sont souvent bien trop nombreux par classe", a-t-il réagi sur son compte X. Nicolas Sarkozy avait en effet, lors de cette même conférence, assuré que l’État n’avait "pas les moyens d’avoir un million d’enseignants" et avait assumé être le seul, parmi "tous les présidents de la République depuis 1958", à avoir supprimé 155 000 postes de fonctionnaires.
publié le 9 novembre à 19h37, Auguste Breton, 6Medias