État-Unis : un ancien pilote d’avion raconte le jour où il a tenté de couper les moteurs en plein vol
© Capture d'écran L'Avenir
Le 22 octobre 2023, le pilote Joseph David Emerson, passager à bord d’un vol entre Everett et San Francisco, avait tenté d'activer le système anti-incendie de l’avion, sous l’emprise de champignons hallucinogènes. Alors qu’il sera jugé en automne, il a raconté toute l’histoire à ABC News.
Un scénario digne des plus grands huis-clos aériens hollywoodiens. Joseph David Emerson est un ancien pilote d’avion de la compagnie Alaska Airlines. Il y a bientôt un an, sa vie a basculé en raison d’un évènement dont il s’est rendu coupable le 22 octobre 2023, et sur lequel il est revenu pour ABC News, vendredi 23 août.
L’homme, âgé de 44 ans, se trouvait sur un vol entre Everett et San Francisco, en qualité de simple passager, lorsqu’il a totalement perdu le contrôle de lui-même. Il rentrait d’un week-end organisé en hommage à un ami à lui décédé six ans plus tôt. Un soir, avec les autres personnes présentes, il décide de consommer des champignons hallucinogènes, pensant que les effets se dissiperaient en quelques heures. Une fois dans l’avion du retour et parce que pilote lui-même, il s’installe sur le strapontin du cockpit, à côté des pilotes.
Échapper à l’irréel
Joseph David Emerson explique alors avoir eu "le sentiment d'être piégé", comme s’il ne pourrait plus jamais sortir de l’avion et revoir sa famille. Pris de panique en plein vol, il contacte un ami qui lui conseille de faire des exercices de respiration, mais c’est là que tout bascule. "C’est à ce moment-là que j'ai perdu mon casque, que je me suis convaincu que ce n'était pas réel et que je ne rentrerais pas chez moi", raconte-t-il. Face à la non-réaction des pilotes à son "comportement complètement anormal", il décide qu’il doit se "réveiller".
Devant lui, il trouve deux poignées rouges et considère qu’il s’agit du "moyen de sortir de cette réalité irréelle". Il explique alors les avoir attrapées. Mais il s’agissait en réalité des commandes du système anti-incendie, qui, une fois activées, coupent les moteurs de l’appareil. Arrêté à temps par les pilotes, il finit par sortir du cockpit, mais tente ensuite d’ouvrir la porte de la cabine. Cette fois, une hôtesse intervient : "Elle a mis sa main sur la mienne et avec ce contact humain, je me suis libéré". Il lui demande de le menotter jusqu’à ce que l’avion arrive à Portland, où il a été dérouté afin d’atterrir en urgence.
Jugé en automne
Une fois au sol, Joseph David Emerson est placé en garde à vue, puis emprisonné pendant 45 jours avant d’être libéré sous caution. Selon le médecin de la prison, il souffrirait d’un trouble de la perception persistante des hallucinogènes, en plus d’un état dépressif déclaré, notamment causé par la perte de son ami.
Si sa mise en examen pour "tentative de meurtre" a depuis été retirée, Joseph David Emerson fait toujours face à plus de 80 chefs d’accusation, desquels il devra répondre en automne prochain. "En fin de compte, j'accepte la responsabilité des choix que j'ai faits. (…) J'accepterai la dette que je dois à la société", a-t-il souligné auprès d’ABC News.
publié le 25 août à 18h05, Théo Rampazzo, 6Medias