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Boeing s'enfonce dans la crise, le salaire du PDG démissionnaire suscite la polémique

Le PDG de Boeing doit percevoir près de 30,2 millions d’euros au titre de l’exercice 2023. L’augmentation de 45 % de sa rémunération passe mal auprès des actionnaires qui, de leur côté, pointent du doigt les déboires de l'avionneur américain. Le 17 mai, une assemblée générale pourrait retoquer son importante rémunération.

Après l’incident sur un vol d’Alaska Airline survenu en janvier, où une cloison s’est arrachée en plein vol, David Calhoun a déposé sa démission et doit quitter ses fonctions à la fin de l’année. Depuis le début de l’année, l’avionneur américain accuse le coup d’un enchaînement de défaillances sur ses appareils. Mais dernièrement, c’est avant tout l’astronomique rémunération que ce dernier doit toucher pour l'exercice 2023 qui suscite la polémique au sein des actionnaires, rapporte Les Échos.

Le dirigeant, qui a déjà renoncé à une prime de 2,8 millions de dollars (2,5 millions d’euros), devrait percevoir 32,8 millions de dollars (30,2 millions d’euros), ce qui représente une augmentation de 45 %, selon Le Financial Times.

Un nouveau coup dur pour l’avionneur

Face à cette situation, l’agence de conseil en vote ISS (International Shareholder services) a publié, vendredi 3 mai, un rapport préconisant aux actionnaires de retoquer cette importante hausse de rémunération. ISS souligne que l’intéressement à long terme de David Calhoun a “considérablement augmenté” pour la troisième année d’affilée, ce qui a contribué à gonfler les revenus globaux du PDG de Boeing. L’agence a également pointé du doigt les 500 000 dollars dépensés par l’homme fort de Boeing en déplacement en jet privé. Une dépense bien supérieure à celle des autres patrons du S&P 500.

Si les actionnaires suivent la préconisation de l’ISS lors de l’assemblée générale prévue le 17 mai, cela aura des conséquences sur la grave crise que traverse l’avionneur depuis plusieurs mois. Les performances de Boeing au premier trimestre de 2024 ont baissé de 31 %. La succession des accidents, soulevant un doute sur la qualité des appareils Boeing, a conduit à l’Administration fédérale de l'aviation civile à mener une inspection renforcée sur la production, ce qui a considérablement ralenti le rythme des livraisons.

publié le 6 mai à 11h04, Sophie Eygue, 6Medias

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