France

Stellantis : la rémunération décriée de Carlos Tavares validée par les actionnaires

Mardi 16 avril, les actionnaires du constructeur automobile Stellantis ont validé la rémunération du directeur général du groupe, Carlos Tavares, qui doit atteindre 36,5 millions d’euros, rapporte Le Figaro. Le principal intéressé s'est justifié auprès de BFM Business.

Un vote purement consultatif. Mardi 16 avril, l’Assemblée générale du constructeur automobile Stellantis était suivie de près. Au cœur des discussions, la rémunération du directeur général, Carlos Tavares. Il va recevoir 36,5 millions d’euros, dont une prime de dix millions d’euros pour la “transformation“ du groupé créé en 2021, après la fusion de PSA et Fiat Chrysler, relate Le Figaro. Cette sommet contient également des pensions de retraite versées sur le long terme et un bonus en fonction des objectifs fixés pour 2025, dernière année de son mandat à la tête de Stellantis.

Les actionnaires du groupe ont voté à 70 % en faveur du versement au patron du quatrième groupe automobile. Un taux en baisse par rapport à 2022, où le vote était de 80 %. La rémunération de Carlos Tavares est contestée en France. L’an dernier, le patron du groupe automobile s’était attiré les foudres du président de la République. Emmanuel Macron avait jugé “choquant et excessif“, le montant de sa rétribution “astronomique“. De son côté, Stellantis estime qu’il faut davantage comparer cette somme aux multinationales comme Boeing, dont son patron Dave Calhoun a touché 33 millions de dollars en 2023.

« Faites une loi et modifiez la loi, et je la respecterai »

En déplacement lundi 15 avril, à l’usine de Trémery (Moselle), Carlos Tavares a assumé cette rémunération, utilisant un argument pour le moins étonnant, rapporté par BFM Business : “Comme pour un joueur de foot et un pilote de formule 1, c’est une dimension contractuelle, il y a un contrat. Si vous estimez que ce n’est pas acceptable, faites une loi et modifiez la loi. Et je la respecterai“. Avant de dévoiler les contours et détails de la rétribution : “90 % de mon salaire est fait par les résultats de l’entreprise. Donc, ça prouve que les résultats ne sont apparemment pas trop mauvais. D’ailleurs, sur ces critères-là, si vous avez la performance de mes concurrents, le salaire aurait été beaucoup plus faible“.

Mardi 16 avril, la France insoumise a annoncé avoir déposé une proposition de loi, visant à mieux encadrer les salaires des grands patrons, rapporte Franceinfo. Porté par le député insoumis Matthias Tavel, ce texte vise à “limiter à 20 les écarts entre la plus grande rémunération et le plus petit salaire“. Plus tôt dans la journée, Olivier Faure a réagi aux propos de Carlos Tavares : “Si vous estimez que ce n'est pas acceptable, faites une loi“. “Il n'y a plus qu'à !“, a répondu le premier secrétaire du Parti socialiste, sur X. Avant de demander à la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, de “mettre en débat les propositions de loi sur le sujet“, rappelant que “celle des socialistes est sur la table depuis 4 ans“.

publié le 16 avril à 17h05, Quentin Martins, 6Medias

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