France

Une enquête ouverte contre un patron de CRS pour "détournements de fonds publics"

Selon un rapport interne dévoilé par Le Parisien et Franceinfo, ce commandant de police aurait joui d’avantages et de biens accordés dans le cadre de ses fonctions. L’Inspection générale de la police nationale (IGPN) s’est saisie de l’affaire.

Des milliers d’euros détournés, une absence chronique à la caserne… Le rapport égrène une série de griefs qui dévoile les dysfonctionnements et les errements professionnels du patron de la compagnie républicaine de sécurité (CRS) 4. À tel point que cette synthèse accablante rédigée par la Direction centrale des CRS (DCCRS), et révélée par Le Parisien et Franceinfo, a conduit la justice à ouvrir une enquête.

Cet officier de police de 56 ans, qui dirigeait la CRS depuis quatorze ans, située à Lagny-sur-Marne (Seine-et-Marne), est soupçonné de "détournements de biens publics et de violation de secret professionnel". C’est désormais à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) d’approfondir les investigations sur ce commandant. Ce dernier aurait profité de nombreux biens et avantages conférés dans le cadre de ses fonctions.

Un banquet de fiançailles au frais de la caserne ?

Dans le rapport interne, les inspecteurs font état de plusieurs milliers d’euros détournés au bénéfice de l’officier et de ses proches. Ainsi, certains déplacements personnels auraient été rendus possibles grâce à l’usage d’un véhicule professionnel. Le commandant se serait également servi dans le stock de nourriture de la caserne pour le repas de fiançailles de son fils. Un autre élément interroge sur les relations entre le commandants et ses troupes. À ces derniers, il aurait réclamé d'être appelé "Votre Excellence" ou encore "Monseigneur" ou "Louis XIV".

En outre, l’IGPN devra éclaircir les contours sombres d’un colis envoyé à un ami haut fonctionnaire, aujourd’hui préfet de la région Hauts-de-France. Ce cadeau contenait des grenades ou encore un casque. Or ces éléments sont interdits en dehors du cadre professionnel. Ces révélations n’atteignent la défense du commandant. Interrogé par Franceinfo, l’avocat Me Jean-Christophe Yaèche a évoqué un officier "toujours bien noté par la hiérarchie et même décoré de l’ordre du mérite".

publié le 21 novembre à 15h25, Antoine Grotteria, 6Medias

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