France

"Un scénario de l'indécence": la colère d’une députée de Mayotte avant l’annonce du gouvernement

© Abdullah Firas/ABACA - Estelle Youssouffa à l'Assemblée nationale le 14 mai 2024

François Bayrou devrait annoncer les ministres qui constitueront son gouvernement lundi 23 décembre. Mais ce scénario ne convient pas à la députée Liot de Mayotte, Estelle Youssouffa, en pleine journée de deuil national pour l’île.

"Un scénario de l'indécence et du mépris." Alors que l’annonce de la nouvelle équipe gouvernementale a été repoussée à lundi 23 décembre, Estelle Youssouffa fustige le président de la République et son Premier ministre François Bayrou de le faire le jour du deuil national, en hommage à Mayotte. En effet, sur X, la députée Liot avertit que cette décision serait "un scénario de l'indécence et du mépris pour les Mahorais(es) toujours en détresse absolue."

Sur France Inter, l’élue centriste est revenue plus en détail sur ses propos et fustige la classe politique qui ne se soucie pas du sort des habitants de l’archipel : "L'obsession générale de la classe politique à Paris, c'est le remaniement. Et on voit même le Premier ministre qui semble envisager de faire un remaniement un jour de deuil national." Avant d’ajouter : "Je trouve que c'est tellement méprisant, tellement grave, tellement médiocre. On s'en fout de Mayotte, c'est grave." Bruno Retailleau est aussi dans le viseur de la députée sur ce sujet : "Monsieur Retailleau a fait son opération de communication à Mayotte, a laissé les parlementaires derrière lui, il a amené des journalistes et il est reparti."

"Ne pas laisser se reconstruire des bidonvilles"

Le lendemain du passage du cyclone, Estelle Youssouffa a demandé à l'exécutif de déclarer l’état d’urgence afin de ne pas "laisser se reconstruire les bidonvilles", qui sont "des cimetières à ciel ouvert".

Elle avait déjà critiqué l'hypocrisie de Jean-Luc Mélenchon après que ce dernier a dénoncé "un pouvoir méprisant et incapable, occupé par son nombril, (qui) n'a rien prévu ni organisé". Elle lui reproche notamment son opposition à la destruction des bidonvilles qui sont aujourd'hui des cimetières.

publié le 23 décembre à 12h45, Sébastien Salpietro, 6Medias

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