France

Trafics de stupéfiants : comment les gangs recrutent "des intérimaires du deal" sur les réseaux sociaux

Le Figaro et TF1 Info révèlent dans leurs enquêtes que les gangs liés aux trafics de drogue recrutent des membres sur les réseaux sociaux comme Snapchat et Telegram.

"Ils viennent, ils prennent leur argent, ils rentrent chez eux. (...) Ils viennent de partout". Voilà le constat d’un guetteur au micro de TF1 à propos des nouvelles recrues des trafics de stupéfiants dans le quartier de Dervallières à Nantes, mais aussi à Besançon et Marseille. Ces "intérimaires du deal" sont recrutés sur les réseaux sociaux, devenus des agences de recrutement où sont postées les offres d’emploi, comme sur un site dédié tel Indeed ou Welcome to the jungle.

Comme pour une annonce d’emploi "classique", le salaire est indiqué : "300 euros par jour pour un vendeur, contre 200 euros pour un guetteur", peut-on lire sur le réseau Snapchat. Tout comme les qualités requises pour le poste : "Reconnaître les patrouilles", "savoir hurler" et aussi "être commercial". Le Parisien révèle que la DZ Mafia de Marseille recrute également "des travailleurs déterminés et sérieux" pour le point de deal de "La Fontaine" dans la cité de la Paternelle. Les recrues auront droit pour certains postes à de "nombreux bonus" comme "la fumette" ou un "moyen de transport".

Des personnes "très souvent déscolarisées"

Comme l’indiquent Le Figaro et TF1, les personnes viennent de villes différentes pour travailler pour les gangs. "Ce sont souvent de jeunes majeurs qui peuvent venir de banlieue parisienne, lyonnaise et marseillaise, de la Meurthe-et-Moselle" et aussi "d'autres départements ruraux comme ceux qui sont limitrophes au département du Doubs", analyse Yves Cellier, directeur interdépartemental de la police du Doubs, à TF1. Il ajoute que ces personnes sont "attirées par un appât du gain facile" et "très souvent déscolarisées".

Et des travailleurs "indispensables" pour les trafiquants

Ces "petites mains" sont devenues indispensables pour les trafiquants, car sans elles, il n’y a pas point de vente et donc pas de revenus. "Ils ne connaissent pas les trafiquants et les chefs de file, donc ça sécurise les trafiquants en cas d'arrestation", précise également le sociologue David Veinberger à TF1. Mais à l'arrivée, ces "intérimaires du deal" sont les premières victimes en cas de conflits entre bandes rivales : sur 49 morts en 2023 à Marseille, 20 % étaient d’une autre ville.

publié le 6 février à 13h00, Capucine Trollion, 6Medias

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