Les locataires de logements Airbnb dénoncent de plus en plus d’abus des propriétaires
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Après leur passage, ils découvrent une facture salée : de plus en plus de locataires se plaignent sur les réseaux sociaux d’abus des propriétaires de logements Airbnb qui cherchent à se faire dédommager.
La mésaventure d’Ewen, publiée sur X (anciennement Twitter) lundi 19 août 2024, a "fait exploser les réseaux sociaux", rapporte Le Télégramme. Après avoir quitté un logement Airbnb à Marseille, il explique avoir découvert une facture supplémentaire de 300 euros réclamée par le propriétaire. En cause : il aurait laissé du gel douche dans un meuble, qui aurait coulé et taché le fond du tiroir.
D’après les captures d’écran de la conversation engagée avec la propriétaire des lieux, elle aurait justifié la somme par le fait que "le tiroir ne se vend pas seul" et qu’il fallait "changer l’ensemble du meuble taché".
"J’ai juste halluciné, confie le jeune homme de 21 ans au journal Le Télégramme. Elle parlait de faire venir un artisan alors qu’un coup d’éponge aurait suffi." Après la médiatisation de l’histoire (sa publication a fait plus de 20 millions de vues sur X en l’espace d’une semaine), Airbnb l’a contacté pour examiner le litige. "Aucun paiement ne lui sera demandé", assure Le Télégramme.
Sans état des lieux d’entrée, le doute profite au locataire
Mais son histoire a surtout délié les langues d’autres internautes s’étant senti lésés par des propriétaires. "Un hôte Airbnb nous a réclamé 24 euros parce qu’on avait jeté des pantoufles à usage unique (vendues au maximum un euro la paire dans le commerce, ndlr)", assure une internaute. "Mon Airbnb m’a demandé 4 000 euros pour un liner (revêtement au fond de la piscine, ndlr). On a eu la chance de filmer notre arrivée (…), ça nous a permis de montrer qu’il était déjà comme ça", témoigne un autre, photo de la facture à l’appui.
Au JT de 20 h de TF1, mercredi 21 août, une femme raconte une histoire similaire : lors d’un séjour dans une villa à Porto-Vecchio en Corse, la propriétaire lui reproche d’avoir endommagé la terrasse et d’avoir volé plusieurs meubles et objets. Elle lui réclame 2 400 euros de dédommagement. "On s’est sentis piégés", reconnaît la jeune femme au micro de TF1. Par chance, elle aussi a filmé leur arrivée dans la villa. "Si je n’avais pas eu ça, je n’aurais pas pu prouver que les dommages constatés par l’hôte n’étaient pas de nous", déclare-t-elle.
Au-delà des réclamations abusives, ces situations conflictuelles augmentent aussi du fait que l’état des lieux d’entrée n’est plus systématiquement réalisé. Les locataires entrent de plus en plus souvent dans le logement grâce à une boîte à clef, sans rencontrer le propriétaire. "Le fait qu’il n’y ait pas d’état des lieux pose un problème probatoire", explique un avocat spécialiste des contentieux à TF1. Sans preuve que les dommages ont été réalisés par le locataire, aux yeux de la loi, le doute est donc à l’avantage des locataires.
publié le 25 août à 11h45, Auguste Breton, 6Medias