France

Les nitrites bannis de la nourriture pour chiens, mais toujours autorisés… dans la charcuterie

© Photo Pixabay - Le taux de nitrites autorisés dans la charcuterie a été limité le 6 octobre par une nouvelle réglementation européenne.

Les nitrites sont, depuis cet été, interdits de la nourriture pour les animaux, selon Le Parisien. Mais l’homme en consomme toujours dans ses assiettes de charcuterie.

Bonne nouvelle pour les animaux de compagnie, un peu moins pour leurs maîtres... Alors que les croquettes et pâtées pour nos chiens et chats pouvaient contenir jusqu’à présent du nitrite de sodium, la législation européenne a évolué sur ce point. Selon Le Parisien, les nitrites, désormais jugés dangereux, ont en effet été bannis de la nourriture animale, le règlement d’exécution datant du 15 juin. Le hic ? La même décision aurait pu être prise pour la charcuterie consommée par les humains, puisque des députés écologistes en avaient fait la demande. Mais ce n’est toujours pas le cas, rapporte Le Parisien, lundi 18 décembre.

Un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) a pourtant confirmé en 2022 le lien entre le développement de cancers chez l’homme et sa consommation de jambons, saucissons et autres rillettes, bourrés de nitrites pour assurer une meilleure conservation des produits, et, selon les professionnels du secteur, limiter les risques de listériose ou botulisme.

La commission européenne a imposé, le 6 octobre dernier, de nouvelles limites pour "les nitrites et les nitrates en tant qu'additifs alimentaires" au nom de la lutte contre le cancer, donnant deux ans aux différents exploitants pour s’adapter à cette nouvelle réglementation.

La faute aux "lobbys" de la charcuterie ?

Cette différence de traitement a provoqué la colère des députés défendant la suppression de tous les nitrites pour l’homme comme pour l’animal. Pour le député MoDem Richard Ramos, les responsables de cette situation sont les "lobbys", bien présents dans le secteur de la charcuterie, beaucoup moins dans celui de la nourriture animale, a-t-il expliqué au Parisien.

Le risque, selon Richard Ramos, c’est de voir les inégalités se creuser en termes d’alimentation. "Il faut penser à la santé de nos concitoyens, particulièrement les plus modestes, car les plus aisés, eux, achètent de plus en plus des sans nitrites", a-t-il assuré. Avant de conclure : "Une alimentation à deux vitesses se crée et avec un risque de cancer pour les pauvres."

publié le 18 décembre à 08h30, Maeliss Innocenti, 6Medias

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