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L'ouragan Béryl, qui a déjà fait sept morts, se dirige vers le Mexique

L'ouragan Béryl a balayé jeudi les îles Caïmans et se dirige vers le Mexique, avec des vents qui soufflent jusqu'à 190 km/h, provoquant d'importantes destructions dans les Caraïbes et le Venezuela.

Béryl, exceptionnellement puissant et précoce pour la saison des ouragans, a déjà fait sept morts sur son trajet, dont trois au Venezuela.

Dans les îles Caïmans, la tempête a causé dans la matinée inondations soudaines et coulées de boue. A la Jamaïque, plus de 400.000 personnes se sont retrouvées privées d'électricité après son passage mercredi et des habitations ont été rasées.

Le roi Charles III, le chef d'Etat dans plusieurs pays des Caraïbes, s'est dit jeudi "profondément attristé" par ces "terribles destructions".

Le Mexique, à son tour, se prépare à l'arrivée de l'ouragan sur la péninsule touristique du Yucatan.

Sur place, les autorités ont fermé des écoles, préparé une centaine d'abris et annoncé le déploiement de centaines de militaires et de techniciens spécialisés dans les lignes électriques.

"Nous aurons des pluies intenses et des rafales de vent à partir de jeudi", a prévenu la coordinatrice nationale de la protection civile, Laura Velazquez.

Dans les villes, y compris la station balnéaire de Tulum, les activités seront suspendues à partir de 16 heures jeudi. Laura Velazquez a exhorté la population à se rendre dans l'abri le plus proche quand la tempête arrivera.

Béryl a été classé un temps en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle de de Saffir-Simpson, et est devenu l'ouragan le plus précoce jamais enregistré par les services météorologiques américains.

Il a ravagé plusieurs Etats comme la Grenade et Saint-Vincent-et-les-Grenadine, où "90% des habitations ont été emportées" sur Union, une des îles de l'archipel, a déclaré son Premier ministre Ralph Gonsalves.

Depuis, Béryl est repassé en force 3 mais reste "dangereux", a souligné le Centre national américain des ouragans.

- Changement climatique -

Pour les scientifiques, le changement climatique, en réchauffant notamment les eaux des océans qui constituent le carburant de ces tempêtes, rend plus probable leur intensification rapide et augmente le risque d'ouragans plus puissants.

"Il est clair que la crise climatique pousse les catastrophes à de nouveaux niveaux record de destruction", a observé Simon Stell, le chef de l'ONU Climat, originaire de la Grenade, dans une déclaration transmise à l'AFP. Selon son cabinet, la maison de sa défunte grand-mère a été détruite et celle de ses parents gravement endommagée au passage de l'ouragan.

Une tempête aussi puissante est extrêmement rare si tôt dans la saison des ouragans, qui s'étend de début juin à fin novembre dans l'Atlantique.

L'observatoire météorologique américain (NOAA) avait prévenu fin mai que la saison s'annonçait extraordinaire, avec la possibilité de quatre à sept ouragans de catégorie 3 ou plus.

Ces prévisions sont notamment liées au développement attendu du phénomène météorologique La Nina, ainsi qu'aux températures très élevées de l'océan Atlantique, explique la NOAA.

Les températures de l'Atlantique nord évoluent depuis plus d'un an à des niveaux de chaleur record, nettement au-dessus de celles enregistrées dans les annales.

publié le 4 juillet à 17h33, AFP

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