Politique

Dissolution de l'Assemblée nationale : le père d'Emmanuel Macron sort du silence

Jean-Michel Macron, père du chef de l'État, révèle au Dauphiné avoir eu vent de la dissolution deux mois avant les élections européennes. C'est son fils qui lui avait fait cette confidence, avouant y songer sérieusement lors d'un déjeuner familial.

Emmanuel Macron a provoqué une onde de choc en annonçant la dissolution de l'Assemblée nationale après les résultats des élections européennes. Il a surpris énormément de monde, y compris dans son propre camp. Son père, lui, s'y attendait. Dans les colonnes du Dauphiné, mercredi 3 juillet, Jean-Michel Macron avoue que son fils lui avait "parlé de la dissolution deux mois avant" lors d'un déjeuner en tête-à-tête. "Il estimait en effet que l’Assemblée nationale était devenue ingouvernable", ajoute-t-il.

La dissolution a pourtant ouvert la voie pour que l'extrême droite prenne le pouvoir. Cela, Jean-Michel Macron ne le souhaite pas. Il le craint, même. "J’ai peur que le Rassemblement national arrive au pouvoir", confie-t-il, avant d'ajouter : "Maintenant, si les Français le veulent, ils en feront l’expérience. Ils verront le résultat." Selon lui, "il vaut mieux que la France en fasse l’expérience pendant deux ans plutôt que pendant cinq ans". Autrement dit, donner Matignon à Jordan Bardella maintenant pourrait empêcher Marine Le Pen de prendre l'Élysée en 2027. "Si le RN montre en deux ans qu’il est parfaitement incapable de gouverner, on peut espérer qu’il n’ira pas plus loin." C'est, semble-t-il, également l'avis d'Emmanuel Macron… "C’est un peu ce que mon fils m’avait dit deux mois avant les élections européennes."

Jean-Luc Mélenchon ? "Lui, il est fou", assure Jean-Michel Macron

Concernant le retrait des candidats macronistes au profit de ceux du Nouveau Front populaire pour faire barrage au RN, Jean-Michel Macron fait, lui, du cas-par-cas. Dans la 1ère circonscription de la Somme, il a ainsi salué le retrait d'Albane Branlant, candidate Ensemble arrivée troisième derrière la candidate RN Nathalie Ribeiro-Billet et le député LFI François Ruffin.

"J’aime bien François Ruffin. C’est un bon député. Il a un esprit assez ouvert, même s’il est parfois excessif et provocateur", estime Jean-Michel Macron, "mais il y a pire que lui". Pire, comme Jean-Luc Mélenchon ? "Lui, il est fou." Plutôt qu'une consigne ni LFI ni RN, le père du chef de l'État semble plutôt aligné sur une ligne ni mélenchoniste ni RN. S'il était confronté à un tel duel dans sa propre circonscription, il aurait bien dû mal à choisir. "Je serais bien embêté car les mélenchonistes sont d’une grossièreté insupportable."

publié le 3 juillet à 09h54, Maeliss Innocenti, 6Medias

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