L'école militaire de Saint-Cyr ébranlée par des accusations d'agressions sexuelles et de misogynie
© Stevens Tomas/ABACA
Plusieurs cas d'agressions sexuelles et de misogynie signalés au sein de l'école militaire de Saint-Cyr (Morbihan) ont été révélés à l'occasion d'une enquête diffusée par France 2, mercredi 17 avril. Trois enquêtes ouvertes par le parquet de Rennes sont actuellement en cours.
Des soupçons qui viennent entacher une institution. Trois enquêtes ont été ouvertes par le parquet militaire de Rennes pour des cas d'agressions sexuelles et de misogynie signalés au sein de la prestigieuse école militaire de Saint-Cyr Coëtquidan, à Guer (Morbihan). L'annonce a été faite par Philippe Astruc, le procureur de la République de la ville de Rennes, dans la foulée des révélations de France 2, mercredi 17 avril. Trois signalements ont en effet été déposés auprès du parquet militaire en novembre dernier par la direction de l'académie militaire, pour des faits de nature sexuelle qui auraient été commis entre juillet et novembre 2023. Pour l'heure, aucune plainte n'a été déposée par de "potentielles victimes", a fait encore savoir Philippe Astruc auprès du Parisien.
Une première agression lors du baptême de la promotion
D'après le témoignage anonyme d'un membre de la prestigieuse école auprès de France Télévisions, une première agression sexuelle aurait eu lieu en juillet 2023 à l'occasion de la cérémonie du Triomphe, lors de laquelle les officiers baptisent leur promotion. "Un officier a collé une élève contre le mur pour l'embrasser de force", a-t-il expliqué. La victime, qui a décidé d'aller en rendre compte directement à son chef de section, aurait alors eu pour simple réponse : "Vous avez pensé à la carrière de ce gradé ? A sa famille ?". "Il l'a dissuadée de parler", a insisté le témoin.
Un autre témoignage d'une élève, écrit cette fois-ci et envoyé à France 2, est quant à lui venu illustrer le climat misogyne qui règnerait au sein de l'école miliaire. "Depuis l'automne, les choses se dégradent considérablement pour les femmes du bataillon. Sur 18 filles, deux sont en arrêt maladie, une a tenté de mettre fin à ses jours et deux autres ont vécu des agressions sexuelles", a-t-elle expliqué.
De son côté, l'Académie militaire a indiqué avoir pris des mesures administratives. Si l'un des élèves fautifs a écopé d'une sanction de 30 jours d'arrêt et de résiliation de son contrat, dans les deux autres cas, l'enquête menée par le commandement n'a pu permettre la véracité des faits. Pour l'heure, trois enquêtes conduites par la brigade de recherche de Ploërmet sont en cours pour faire la lumière sur ces agissements. Le ministère des Armées, quant à lui, a fait savoir qu'il découvrait la situation, et d'assurer que toutes les personnes qui souhaitent prendre la parole, seront écoutées, et les fautes, s'il y en a, lourdement sanctionnées.
publié le 18 avril à 15h18, Kévin Comby, 6Medias