France

Jeux olympiques : la boxeuse Iman Khelif porte plainte pour harcèlement

© Sebastian Kahnert/DPA/ABACAPRESS.COM

La championne olympique de boxe Imane Khelif avait été visée par des attaques mettant en doute son genre. Elle porte plainte auprès du parquet de Paris.

"Après le temps sportif, vient le temps judiciaire", débute l’avocat d’Imane Khelif dans un communiqué publié sur X, samedi 10 août. La boxeuse algérienne a porté plainte "pour des faits de cyberharcèlement aggravé auprès du pôle de lutte contre la haine en ligne du parquet de Paris", le lendemain de sa victoire qui lui a fait gagner l’or dans la catégorie des moins de 66 kg.Son avocat, Me Nabil Boudi, décrit une "campagne misogyne, raciste et sexiste" dont a été victime la sportive. La polémique porte sur son genre. Il lui est reproché de ne pas être une femme cisgenre, c’est-à-dire née femme. Âgée de 25 ans, elle a été qualifiée d'"hyperandrogène" par certains médias, même si le diagnostic n’a pas été authentifié. Cependant, lors d’une interview donnée au Point, son entraîneur a assuré qu’elle avait effectivement un taux de testostérone élevé, mais qu’elle était bien une femme. Un fait qui a été répété par la sportive, notamment devant la presse après sa victoire : "Je suis une femme, comme toutes les autres femmes. Je suis née femme. J’ai vécu en tant que femme. Je participe à la compétition en tant que femme. Il n’y a aucun doute à ce sujet. Il y a des ennemis du succès, c’est ainsi que je les appelle. Ce sont des ennemis du succès, et cela donne à ma médaille d’or une saveur particulière".

La justice saisie

Après avoir terminé ses combats et en être sortie grande gagnante, avec la médaille d’or au cou, la boxeuse a répondu à ses harceleurs par une plainte. Son avocat explique que "l’enquête pénale déterminera qui a été à l’initiative" de ce harcèlement "mais devra aussi s’intéresser à celles et ceux qui ont alimenté ce lynchage numérique ». Il conclut en assurant que « le harcèlement inique subi par la championne de boxe restera la plus grosse tache de ces Jeux Olympiques". Pour rappel, le cyberharcèlement est un délit puni par la loi en France.

publié le 10 août à 20h31, Philippine Rouviere Flamand, 6Medias

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