France

Gard : un maire soupçonné d’avoir produit 700 faux avis positifs en faveur d'un projet d'éoliennes

À Moulézan, le maire Pierre Lucchini aurait produit près de 700 faux avis positifs en faveur d'une enquête publique sur l'installation de futures éoliennes, rapporte le Canard Enchaîné, mercredi 7 février.

C'est une affaire qui embarrasse. Alors qu'un projet prévoyant l'installation de cinq futures éoliennes doit voir le jour sur la commune de Moulézan (Gard), le maire Pierre Lucchini aurait produit pas moins de 700 avis positifs sur les 2 400 contributions récoltées lors d'une contribution publique qui s'est tenue à l'automne dernier, révèle le Canard Enchaîné, mercredi 7 février.

"Lors de l'enquête publique on peut avoir accès quasiment en direct aux contributions en ligne", a ainsi expliqué Françoise Lienhard, membre du collectif. C'est finalement l'un des avis qui éveille ses soupçons : "Je vois débarquer ce truc... Un avis positif qui semblait émaner de la LPO, la Ligue de protection des oiseaux, disant que les oiseaux possèdent un sens développé de la vue leur permettant d'éviter les éoliennes et de changer de trajectoire à leur approche", a-t-elle expliqué. "C'était impossible un avis pareil", selon elle.

Comparution devant le tribunal

Devant un tel doute, le collectif prévient alors la LPO "qui nous sont même tombés dessus", souligne Gérard Saba, référent LPO du Gard. "Nous avons suivi la procédure et alerté la commissaire-enquêteur (…) Nos avis sur des enquêtes publiques s'appuient sur des données scientifiques. Il ne s'agit pas d'être pour ou contre les éoliennes", poursuit-il.

À la suite de ce signalement, les gendarmes ont découvert que l'avis mis en cause n'était pas le seul à éveiller les soupçons. En tout, 700 faux avis auraient ainsi été identifiés, précise le Canard Enchaîné. Passé aux aveux, Pierre Lucchini, le maire de la commune mais aussi vice-président aux énergies renouvelables de Nîmes Métropole, comparaîtra le 13 mai prochain sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), pour faux et usage de faux et usurpation d'identité, a confirmé la procureure Cécile Gensac à nos confrères de Midi Libre.

De son côté, les responsables du collectif se disent "profondément choqués" et appellent à une annulation pure et simple de l'enquête publique.

publié le 8 février à 20h30, Kévin Comby, 6Medias

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