France

En 2050, Arles pourrait traverser plus de 240 jours de sécheresse par an

© ANDBZ/ABACA - Photo d'illustration : navire gazier sur le Rhône, à Arles.

D’ici 2050, la ville située dans les Bouches-du-Rhône pourrait manquer d’eau, en raison de la multiplication des épisodes de sécheresse et de l’augmentation croissante des besoins d’or bleu à Arles, explique Marianne.

À Arles (Bouches-du-Rhône), la question de l’eau a toujours été centrale. "Car on devrait être un désert aride", rappelle Henri Boineau, retraité qui est également sourcier sur son temps libre, auprès de Marianne. En effet, la commune de 75 000 hectares est située sur une terre d’origine particulièrement sèche, et ce en dépit des nombreuses sources aqueuses qui l’entourent. Des aménagements ont donc été réalisés, dès le XVIème siècle, avec la percée d’un canal destiné à charrier l’eau de la Durance jusqu’à la ville. Pourtant, les Arlésiens pourraient avoir du mal à faire couler leurs robinets, d’ici 2050.

243 jours de sécheresse par an

Comme l’explique Marianne, qui a établi un classement des villes de France les plus arides, à l’horizon 2050, Arles comptabilisera 243 jours de sécheresse par an. Un chiffre élevé qui propulse la commune sur la première place dudit classement. Aussi, avec l’essor du tourisme et l’augmentation des températures liée au réchauffement climatique viennent entraver les constructions centenaires qui permettait à Arles et ses environs d’être irrigués en eau. "Arles souffre du déficit hydrique comme tout le reste du pourtour méditerranéen", souligne Bernard Picon, sociologue et directeur de recherche au CNRS.

Près de la moitié de l’année, le vent sec s’épand, retenant à cette occasion le peu d’humidité qui reste. "Et le sol sableux de la Camargue retient mal les pluies", complète l’agrométéorologue Serge Zaka auprès du média. De l’eau de mer vient même s’infiltrer dans les fleuves et les sols, à mesure qu’ils s’assèchent et se tarissent. Pour anticiper et économiser, la mairie surveille déjà les fuites. "En investissant environ 5 millions d’euros et en rénovant plus de 3 km de canalisations chaque année, nos équipes contribuent à limiter les pertes en eau", raconte le maire d’Arles, Patrick de Carolis. Mais l’avenir des exploitations agricole, lui, semble compromis dans une échéance finalement assez restreinte. "La ressource est d’autant plus un bien précieux que son absence va transformer nos paysages à tout jamais et rendre infertiles nos terres, notamment en Camargue", résume l’adjoint chargé de l’agriculture et de l’hydraulique, Pierre Raviol.

publié le 20 mai à 19h25, Orange avec 6Medias

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