France

Elle squatte la loge de la mairie depuis dix ans : bras de fer entre la Ville de Paris et une ancienne concierge

Annick Laloum, concierge à la retraite de la mairie parisienne depuis 10 ans, refuse de quitter son domicile de fonction, relate le Parisien. Malgré un jugement en sa faveur, la Ville ne songerait pas à l’expulser.

Connaissez-vous la locataire de l'hôtel de ville de Paris ? Dans ce cas précis, il ne s’agit pas d’Anne Hidalgo ni de ses adjoints, mais bien d’Annick Laloum, ancienne concierge de la mairie, à la retraite depuis dix ans, mais qui refuse de quitter sa loge, rapporte Le Parisien, ce mardi 11 avril. Arrivée à la conciergerie du 4e arrondissement en 1974, trois ans avant l’élection de Jacques Chirac à la mairie de Paris, Annick a épousé l’ancien huissier de ce dernier.

Durant ses années d’activité, elle bénéficie d’un logement de fonction, un duplex devenu “vétuste”, selon la mairie. “Je l’ai encore croisée la semaine dernière avec son chariot dans la cour alors qu’elle rentrait de faire ses courses. C’est curieux qu’elle soit toujours dans les murs alors qu’elle est en retraite depuis plusieurs années”, a confié un agent au Parisien. En effet, en janvier 2013, la mairie avait prévenu l'intéressée qu’elle atteindrait dans un an la limite d’âge de travail, signifiant la fin de son contrat et “la fin de la mise à disposition du logement de fonction qui lui avait été attribué”.

“Il n’est pas question de la mettre à la porte”

Pourtant, en 2014, Annick Laloum est restée dans l’appartement, et ce, durant six années sans être inquiétée un quelconque instant. Mais en octobre 2020, “la Ville a le projet de réaménager l’entrée côté parvis, et a besoin de récupérer la loge pour mener à terme” sa rénovation, a glissé un agent au quotidien. La mairie a donc alors demandé à la concierge de quitter les lieux dans les trois mois qui suivaient. Ce délai passé, la Ville a mis fin au logement à titre gracieux dont la concierge bénéficiait et a demandé une indemnité d’occupation mensuelle de 437 euros jusqu’à son départ. Quatre mois plus tard, ce montant est passé à 656 euros pour les six premiers mois, puis à 874 euros.

Pour autant, malgré la patience des propriétaires des lieux, la concierge a refusé de quitter la loge de la mairie. Elle décline même les offres de logement social. En juillet dernier, le tribunal administratif a donné raison à l’Hôtel de ville et a intimé à Annick Laloum de quitter la loge et l’a condamnée à payer 50 euros par jour de retard, tout en autorisant la mairie à procéder à son expulsion. En septembre 2022, un huissier s’est présenté à sa porte pour procéder à l’expulsion, mais elle était absente. “Annick Laloum occupe le logement par intermittence”, a confié la Ville au Parisien. Mais pour Ian Brossat, adjoint (PCF) chargé du logement à la mairie de Paris, “il n’est pas question de la mettre à la porte au regard de son âge, de sa situation sociale et des nombreux services qu’elle a rendus pendant de nombreuses décennies.”

publié le 11 avril à 14h27, Orange avec 6Medias

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