France

Dans la tourmente, Elisabeth Borne cherche à apaiser la situation

Alors que le Président lui a demandé de renouer le dialogue et d’élargir la majorité, la Première ministre, dans la tourmente, appelle à ne pas "brusquer les choses" et à apaiser la situation, rapporte Le Monde.

Apaiser les choses. C’est dans cette dynamique que s’est lancée la Première ministre, Elisabeth Borne, depuis que le Président lui a demandé de renouer le dialogue avec les syndicats et d’élargir la majorité, rapporte Le Monde. Et, bien que cette mission s’annonce impossible, la Première ministre s’est lancée à corps perdu dans cette tâche.

"Le pays a besoin d’apaisement"

Le 5 avril dernier, la cheffe du gouvernement a reçu les organisations syndicales à Matignon. Une rencontre qui a viré au fiasco, puisque les syndicats ont rapidement quitté la table des négociations. Ils reprochent à la Première ministre son inflexibilité et d’être déconnectée de la réalité en acceptant ni pause, ni médiation, ni retrait de la réforme des retraites. Malgré tout, Elisabeth Borne reste persuadée que les syndicats réformistes seront de nouveau ouverts au dialogue lorsqu’il s’agira d’aborder des sujets tels que l’emploi, les carrières ou les rémunérations.

D’après Le Monde, la cheffe du gouvernement se montre tout de même soucieuse de calmer le jeu et recherche "le bon timing" pour renouer le dialogue. "Il ne faut pas que les syndicats sortent humiliés de cette séquence", indique celle qui appelle à "respecter une période de convalescence". "Nous devons être extrêmement attentifs à ne pas brusquer les choses, il faut laisser reposer. Le pays a besoin d’apaisement."

Eviter les sujets abrasifs

Si les mots d’Elisabeth Borne se veulent apaisants, et ont été salués par le leader de la CFDT, Laurent Berger vendredi matin sur BFM TV, les petites phrases d’Emmanuel Macron détruisent tous ses efforts de médiation. En effet, le Président, actuellement en Chine, continue de clamer que son élection à la tête du pays lui a donné la légitimité pour réformer la France. "Si les gens voulaient la retraite à 60 ans, ce n’était pas moi qu’il fallait élire comme président de la République", s'enorgueillit-il.

Une situation houleuse que doit gérer la cheffe du gouvernement. Elle cherche donc à éviter les sujets abrasifs comme la retraite ou la fin de vie, et suggère plutôt de se concentrer sur les questions de l’emploi, du travail, de l’éducation et de la santé. "Nous devons tirer toutes les leçons de la majorité relative, anticiper les textes, mener un travail transpartisan", indique-t-elle.

Ainsi, Elisabeth Borne souhaite "redonner un cap" à la France. "Il faut redonner du sens et du souffle à l’action", indique-t-elle. D’après elle, ces actions nécessitent calme et constance. "On sort d’une opposition frontale. Le pays est en état de sidération, les gens sont un peu K.-O., il faut respecter un temps de décantation."

Tancée par certains membres de la majorité, Elisabeth Borne se veut pour autant sereine quant à sa place au sommet de l'exécutif et rassure sur sa relation avec Emmanuel Macron, rapporte BFMTV. "On échange régulièrement avec le président de la République”, lance-t-elle avant d'affirmer qu’elle et Emmanuel Macron “partagent la même analyse.” L’heure est donc à l’apaisement et à la solidarité au sein de la majorité. Elisabeth Borne maintient qu’elle se range derrière le chef d’Etat : “Le président de la République fixe le cap et je travaille sur la feuille de route qu'il m'a donnée: bâtir un programme de gouvernement pour répondre aux préoccupations très concrètes des Français, et un agenda législatif, en cherchant des majorités de projet.”

publié le 7 avril à 11h45, Orange avec 6Medias

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