Meurthe-et-Moselle : ouverture d’un énorme procès pour escroquerie en bande organisée
© Arek Socha de Pixabay - Illustration.
Lundi 21 octobre, au centre des congrès de Nancy (Meurthe-et-Moselle), s’est ouvert un procès hors norme, baptisé "Carton rouge", portant sur une arnaque aux crypto-monnaies ou aux diamants avec un préjudice estimé à 28 millions d’euros.
Le centre des congrès de Nancy, en Meurthe-et-Moselle, a été réquisitionné lundi 21 octobre dans le cadre de l’ouverture d’un méga-procès baptisé "Carton rouge". Le tribunal de la ville de Lorraine a en effet été déserté à cause du nombre trop important de victimes. Comme l’a rappelé RTL, l’affaire, qui implique 1 300 victimes, 800 parties civiles et des dizaines d'avocats, porte sur une gigantesque arnaque aux crypto-monnaies et à l'achat de diamants sur internet. Entre 2016 et 2018, plusieurs victimes, dont des clubs de football professionnels de L1 et de L2, ont été contactés par des escrocs se faisant passer pour des agents de joueurs.
Ils ont ainsi demandé aux clubs de verser des salaires sur de nouveaux comptes bancaires, qui n’étaient pas ceux des sportifs. Au total, trois clubs ont été dupés et ont versé 62 000 euros. En parallèle, les escrocs avaient également créé des dizaines de sites internet permettant de mettre en place une arnaque aux crypto-monnaies et à l'achat de diamants avec une promesse de rendement de 10 %. Selon les estimations, ce sont près de 28 millions d’euros de préjudice qui sont concernés.
"Ils ont été totalement subjugués"
Parmi les victimes, on retrouve un couple d'agriculteurs à la retraite, en Auvergne, qui ont perdu près de 70 000 euros. "Ils ont été totalement subjugués par la personne qui les a contactés. D’abord, c'est par internet, ensuite, ce sont des appels téléphoniques répétés jusqu’à ce qu’on arrive à vous convaincre que c’est le meilleur placement de votre vie", a raconté Karine Laprevotte, leur avocate, lors d’un entretien avec franceinfo.
"Ils ont misé 5 000 euros. Puis, ils ont été relancés en leur disant qu'ils faisaient partie des meilleurs clients, donc c’est un discours qui vous flatte", a poursuivi l’avocate, avant de conclure : "À un moment, mon client me dit même qu’il trouve la personne très insistante, voire agressive avec lui et qu’il aurait dû s’apercevoir à ce moment-là de la supercherie, mais en fait, il plonge dedans. Il se dit : 'Il a raison, il est en train de s’énerver parce que j’ai raté l’affaire du siècle', donc je remets encore de l’argent dans cette escroquerie."
publié le 21 octobre à 12h00, Tanguy Jaillant, 6Medias