Déclaré "mort" par erreur, il doit multiplier les démarches administratives et vit un calvaire
© Pixabay - Un retraité. (image d'illustration)
Un septuagénaire résidant dans le Calvados est contraint depuis plusieurs jours de prouver qu'il est bien en vie à l'administration, sous peine de faire face à de lourdes conséquences financières.
"Je dois prouver que je suis vivant". C'est par ces mots que Jean Poulain, 75 ans, a confié son mal-être à Ouest-France, jeudi 1er février, lui qui est victime depuis la fin janvier d'une erreur rarissime de l'administration française. En effet, cet habitant du Calvados a découvert, par le biais d'un courrier reçu fin janvier, que la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) l'avait déclaré décédé. Stupéfait à la lecture de cette lettre, il a rapidement tenté par ses propres moyens de prouver... qu'il était bien vivant.
"J’ai appelé la CPAM lundi, en fin de matinée, pour indiquer que je vais bien. On m’a simplement répondu que la CPAM avait eu cette information par la Carsat (Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail). Je raccroche et je joins la Carsat. J’explique la même chose et on me demande d’envoyer des photocopies de la carte d’identité et du livret de famille ainsi qu’un extrait d’acte de naissance pour prouver que je suis vivant", explique le septuagénaire à nos confrères.
Des comptes bloqués et une pension de retraite suspendue
Mais la mésaventure de Jean Poulain ne s'arrête pas là car c'est l'ensemble des rouages du système qui a été informé de sa mort supposée. Ainsi, la mairie de Deauville, où il réside, a reçu une notification d'avis de décès tandis que sa banque a eu pour ordre de bloquer ses comptes. Idem pour sa pension de retraite, qui a reçu une note de la Carsat pour qu'elle soit suspendue à compter du mois de mars.
Pour expliquer cet imbroglio, la victime émet plusieurs hypothèses dont celle d’un homonyme. "Mais ça ne tient pas, il y a mon numéro de sécurité sociale et mon adresse sur le courrier de la CPAM", souligne-t-il à Ouest-France. Un rendez-vous avec la Carsat est programmé vendredi 2 février pour obtenir des éléments de réponse.
publié le 2 février à 19h05, Quentin Marchal, 6Medias