Faits divers

Isère : 13 000 courriers retrouvés dans le garage d’un facteur qui n’arrivait pas à terminer ses tournées

© ANDBZ/ABACA - Le "facteur volant" a été mis à pied.

Mis à pied, le facteur en CDI sera jugé pour abus de confiance "au préjudice de La Poste" pour avoir stocké 13 000 lettres afin d’écourter ses tournées, rapporte Le Dauphiné libéré.

En un an, un facteur cachait du courrier non distribué dans son garage à L'Isle-d'Abeau, en Isère. Des missives que La Poste apporte dans les boîtes aux lettres de leurs destinataires accompagnées d’une lettre d’excuses, précise Le Dauphiné libéré. C’est la compagne du postier qui a donné l’alerte. Le quotidien explique qu’elle était inquiète en raison de la présence d’un sabre japonais, un katana, et de l’amas de courrier entreposé dans le garage.

Lors d’une perquisition menée au début du mois de juillet, les gendarmes ont découvert toutes sortes de lettres encore ficelées. En garde à vue, "le mis en cause a reconnu stocker du courrier qu'il n'avait pas distribué" parce qu’il n'arrivait pas à finir ses tournées, a commenté la vice-procureure de Vienne, Delphine Moncuit. Le facteur fera l'objet d'une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC, dite plaider coupable) devant le tribunal judiciaire de Vienne en janvier 2025 pour abus de confiance "au préjudice de La Poste", précise la magistrate.

"J'ai été débordé par le travail qui est énorme"

Parallèlement, La Poste réalise des entretiens dans le cadre d'une enquête disciplinaire. Elle fait également savoir qu’elle a déposé plainte. Le postier occupait un poste de "facteur volant". Il était affecté à l'établissement Courrier colis de Bourgoin-Jallieu, la plateforme locale de distribution du courrier. Il effectuait des remplacements sur différentes tournées dans un périmètre "d'une cinquantaine de kilomètres autour de Bourgoin-Jallieu", précise l'entreprise.

Le suspect, âgé d'une trentaine d'années, s'est confié à RTL et explique avoir été "débordé par le travail". "On ne s'en rend pas compte, mais c'est un travail énorme. Il faut distribuer, il faut distribuer. Je me disais qu'à chaque fois, je terminerais ma tournée plus tard, que quand je rentrerais, je prendrais ce que j'avais entreposé, que j'irais le distribuer à mes heures perdues. Et du coup, je ne l'ai jamais fait. J'ai été débordé par le travail qui est énorme. Je parle pour tous les facteurs de France. Il y en a beaucoup qui se reconnaîtront", explique-t-il. "J’ai subi toute cette pression au niveau du boulot car je voulais une embauche en CDI. Parce que j’ai une femme, deux enfants, et que la vie n’est pas facile", se justifie-t-il également.

publié le 24 juillet à 16h27, Cathy Gerig, 6Medias

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