Ille-et-Vilaine : trois ans de prison pour un père qui a tatoué de force sa fille de 15 ans
© Pixabay - Pendant le tatouage, la jeune fille "hurlait de douleur, la tête dans un coussin".
Très alcoolisé, l’homme a décidé de tatouer lui-même le bras de l’adolescente. Il a été jugé pour violences sur sa fille, mardi 3 septembre, devant le tribunal judiciaire de Rennes, rapporte Ouest-France.
“Elle en parlait depuis longtemps”, s’est justifié l’homme habitant à Fougères lors de sa comparution immédiate au tribunal de Rennes, mardi 3 septembre. Lors d’une soirée alcoolisée avec un collègue, un père a souhaité tatouer trois flocons sur l’avant-bras de sa fille, âgée de 15 ans et demi, malgré son refus et son manque de formation en la matière. Pendant 30 à 45 minutes, “son père lui a tenu le bras. [...] Elle n’était pas prête pour ce tatouage”, rapporte le collègue lors de son audition par la police. La jeune fille “hurlait de douleur, la tête dans un coussin”, relate Ouest-France.
Le père, qui dit s’en vouloir “terriblement”, a ensuite demandé à l’adolescente de porter des manches longues pour “masquer les croûtes, pour que ça cicatrise”. “Pendant trois semaines, elle n’a pas pu plier le bras tellement c’était douloureux”, indique la médecin qui a prescrit à la jeune fille 15 jours d’ITT. Trois semaines après les faits, elle a donc décidé de fuguer en pleine nuit, en pyjama, du domicile paternel où elle vivait à plein temps depuis son placement par le centre départemental d’action sociale en 2021. Elle s’est réfugiée chez son oncle maternel qui l’a emmenée au commissariat.
L'autorité parentale retirée
Cet incident s’inscrit dans un climat de violence quotidienne depuis le début de l’année : le père est alcoolisé “du matin au soir”, la jeune fille “reçoit des claques derrière la tête”, des insultes, explique devoir aller chercher des stupéfiants pour son père qui porte un bracelet électronique, etc., rapporte le quotidien régional. Déjà condamné en 2019 pour des faits de violence conjugale, l’homme a été condamné à trois ans de prison, dont six mois de sursis, ainsi qu'au retrait de son autorité parentale. “J’ai perdu ma fille. J’ai tout fait pour elle, mais j’ai mal fait.”, a-t-il regretté à l’audience.
publié le 4 septembre à 16h40, Emma Allamand, 6Medias